Crise de l'euro : les scénarios de sortie possibles La Grèce sort seule de la zone euro

la grèce sort seule de l'euro.
La Grèce sort seule de l'euro. © JDN

1. La Grèce acte définitivement qu'elle ne peut ni tenir ses objectifs de réduction du déficit ni rembourser sa dette de 350 milliards d'euros, représentant 163% de son PIB selon les dernières estimations les plus pessimistes. Logique, puisque les différents plans d'aide ont consisté "à lui accorder davantage de crédit, ce qui alourdit la dette, et en contrepartie à exiger des mesures d'austérité sévères, ce qui plombe la croissance, rappelle l'économiste Jean-Jacques Rosa. Le ratio dette sur PIB augmente donc et la situation de la Grèce se détériore au lieu de s'améliorer".

2. Un plan de restructuration de la dette est donc décidé. Pour ramener l'endettement hellène à la moyenne attendue de celui de la zone euro en 2012, c'est-à-dire à 89% du PIB, la Grèce fait donc une croix sur le remboursement de 45% de sa dette totale, soit 158,5 milliards d'euros.

3. Premières victimes de la restructuration de la dette, les banques européennes et en particulier grecques, celles-ci détenant la plus grande part des obligations grecques que la BCE n'a pas encore rachetées sur le marché secondaire. Pour éviter une contagion à d'autres pays, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) vole au secours des banques grecques grâce à ses compétences élargies décidées le 21 juillet dernier. En France, les banques n'ont pas besoin d'aide. Selon Moody's, elles ont largement de quoi encaisser le choc. La contagion est évitée.

4. La classe dirigeante grecque tire la conclusion de l'échec de l'intégration de son pays à la zone euro. Les fondamentaux de son économie sont trop différents, les contraintes de l'euro fort l'empêchent de faire redémarrer son activité. De plus, politiques et populations des autres Etats de la zone ne veulent plus de "ces enfants à qui il faut constamment demander de ranger leur chambre", selon les mots de l'un des membres de la délégation chargée de surveiller les réformes grecques. La Grèce décide de sortir de la zone euro.

5. Pour relancer son économie, la Grèce dispose désormais de l'arme de la dévaluation compétitive. Avec un drachme faible, elle peut relancer ses exportations et donc sa production. Mais tout n'est pas rose : quid des dettes anciennes libellées en euros, des contrats internationaux, des salaires, des actifs des particuliers ? "Et avec une dévaluation, on importe également à un coût plus élevé", rappelle l'économiste Michel Dévoluy. En 2010, la Grèce a importé pour 50 milliards de dollars biens et pour 20 milliards de services. La population grecque voit son niveau de vie irrémédiablement baisser.