Le Numa exporte son programme d'open innovation Data City à l'étranger

Le Numa exporte son programme d'open innovation Data City à l'étranger Né il y a trois ans à Paris, l'initiative qui allie ville, start-up et grands groupes se lance à Barcelone, Singapour et Bangalore début 2018. Près de 40 métropoles pourraient les rejoindre d'ici 2020.

Data City, le programme d'open innovation entre ville, grandes entreprises et start-up développé par Numa, séduit les villes étrangères. Barcelone, Singapour et Bangalore (Inde) ont signé des accords avec l'accélérateur parisien pour développer des initiatives similaires à celle lancée il y a trois ans avec le soutien de la Mairie de Paris.

Le principe de Data City : réunir la ville et un certain nombre de grandes entreprises partenaires, qui définiront ensemble des "challenges" qu'elles n'arrivent pas à résoudre, puis lancer un appel aux start-up, qui sont mises en concurrence pour proposer leurs solutions au problème. Il s'agit de problématiques comme la gestion des flux de personnes, l'aménagement urbain, les économies d'énergie ou encore la gestion des infrastructures.

Innover par les données

La ville et les entreprises fournissent aux start-up des jeux de données qui doivent les aider à répondre à leur besoin. Chaque saison de Data City, dont la troisième a démarré à la rentrée à Paris, dure neuf mois. Les trois premiers sont consacrés à la recherche de partenaires et à la définition des challenges, les trois suivants à l'étude des différentes propositions, et le reste à la mise en place d'une expérimentation sur le terrain, qui peut ensuite donner lieu à un contrat entre la start-up et la ville ou l'entreprise. Financé par les grandes entreprises partenaires, le programme ne coûte rien à la collectivité.

"Nous sommes en train de déterminer les partenaires corporate avec lesquels nous allons travailler et annoncerons les challenges dans ces trois villes au premier trimestre 2018", précise Emmanuel Léger au JDN, directeur du programme Data City chez Numa. Une première expérience à l'étranger avait été tentée à Casablanca en 2016. "Mais il s'agit aujourd'hui d'un changement d'échelle", estime Emmanuel Léger. D'abord parce que Barcelone, Singapour et Bangalore possèdent un écosystème de grands groupes et d'entreprises tech bien plus développé. Mais surtout parce que le Numa n'y va pas tout seul cette fois-ci. L'accélérateur parisien a reçu le soutien du C40, une organisation internationale réunissant 91 grandes villes qui souhaitent développer des solutions communes pour lutter contre la pollution et le changement climatique.

Résultats concrets

Le C40 va donc aider Numa à étendre Data City à la plupart de ses membres. Pour les convaincre, Data City mise sur les données et les expériences passées. "Nous partons de l'étude des données apportées par les villes et les entreprises, ce qui permet d'objectiver la démarche", assure Emmanuel Léger. "Et avec nos réalisations à Paris, nous pouvons montrer aux décideurs qu'il ne s'agit pas d'un énième appel d'offres mais de solutions concrètes qui vont marcher."  Suez et la start-up Craft AI ont par exemple développé un service de notification pour les sociétés de services et les concierges. Il permet d'optimiser la collecte des ordures et de limiter leur temps sur la voie publique en prévenant lorsque le camion-benne est en approche. La ville de Paris va étendre leur expérimentation, et les deux entreprises vont créer une offre commerciale commune. Autre exemple avec la jeune pousse Qucit, qui, en collaborant avec Cisco, a pu développer une nouvelle offre qui permet aux villes de comprendre comment se comportent les piétons à un endroit donné, et de quelle manière cela pourrait évoluer en fonction des aménagements urbains envisagés.

L'objectif de Data City est de s'étendre à 40 villes à l'horizon 2020. "Dans les prochains mois, nous voulons développer le programme dans 4 ou 5 villes majeures en Asie, en Europe et sur le continent américain", ajoute Emmanuel Léger. Data City discute notamment avec New York, Londres, São Paulo et Mexico. Ces premières villes internationales doivent servir de vitrines sur lesquelles s'appuyer pour étendre massivement le programme par la suite.