Externalisation, délocalisation, offshore... Ces concepts
font aujourd'hui partie du vocabulaire courant du monde de l'entreprise.
La raison en est connue : à l'heure de la mondialisation
des flux, de plus en plus d'entreprises s'avouent tentées
d'expatrier à l'étranger une fraction de leurs activités
pour profiter de coûts de production inférieurs. Les
grands comptes, précurseurs dans ce domaine, sont désormais
rejoints dans cette logique par les PME.
Pour cerner l'étendue du phénomène, KPMG a
mené une enquête à l'initiative du Medef (Mouvement
des entreprises de France) auprès de 200 dirigeants de PME
françaises dont le chiffre d'affaires oscille entre 7 et
75 millions d'euros.
Part
des PME, selon le chiffre d'affaires, ayant un projet d'investissement
à l'étranger (sources KPMG, Medef)
|
Tranche
CA
|
Part
des PME
|
De 7 à
10 millions d'euros
|
|
De 10 à
25 millions d'euros
|
|
De 25 à
50 millions d'euros
|
|
De 50 à
75 millions d'euros
|
|
Premier constat :
selon la tranche de chiffre d'affaires, de 12 à 18 %
des PME interrogées admettent aujourd'hui avoir un projet
d'investissement à l'étranger. L'étude montre
que trois secteurs d'activité sont particulièrement
touchés par cette volonté de délocalisation :
la plasturgie (50 % des PME ont un projet), l'équipement
de la personne et de la maison (42 %) et la mécanique
(26 %).
Sans surprise, la principale motivation de cette démarche
de délocalisation apparaît être, pour 79 %
des PME, la réduction de la masse salariale. L'administration
et ses démarches, jugées comme un facteur de non compétitivité,
arrivent en deuxième position (54 %), suivies par la
fiscalité et les infrastructures (42 %).
Les
éléments déterminants pour la délocalisation
vers l'étranger
(sources KPMG, Medef)
|
Critère
|
Part
des PME jugeant le critère déterminant
|
Coûts
salariaux
|
|
Administration
|
|
Fiscalité
|
|
Infrastructures
|
|
Cadre de vie
|
|
Droit des affaires
|
|
Niveau
de satisfaction des PME envers leur présence en France
(sources KPMG, Medef)
|
Critère
|
Part
des PME satisfaites
|
Services
|
|
Infrastructures
|
|
Environnement
économique
|
|
Cadre de vie
|
|
Tout pourtant n'est pas noir dans le jugement que portent les dirigeants
de PME sur leur bassin géographique actuel d'activité.
89 % estiment ainsi que la France offre une bonne qualité
de services (énergie, sous-traitance...) et 84 % jugent
que le niveau des infrastructures (transport, télécommunications...)
est satisfaisant. Le cadre de vie est lui aussi largement plébiscité.
Part
des dirigeants de PME jugeant la main d'oeuvre française
compétitive
(sources KPMG, Medef)
|
Critère
|
Part
des PME
|
Qualification
|
|
Spécialisation
|
|
Adaptabilité
des compétences
|
|
Niveau de langue
|
|
Ce fort niveau de satisfaction est également au rendez-vous
sur la main d'oeuvre française, dont les niveaux de qualification
(79 %) et de spécialisation( 76 %) sont appréciés
par les PME. Seul bémol : le niveau de langue, jugé
performant par seulement 14 % des dirigeants interrogés.
Au final, KPMG souligne dans son rapport que "les dirigeants
de PME sont profondément attachés à la France,
reconnaissant et appréciant ses atouts". Malgré
tout, poursuit le rapport, "une PME sur six a un projet de
délocalisation. Un projet qui est le plus souvent motivé
par des considérations de marché et non par une volonté
de délocalisation".
|