"Le manager trop mou et le manager trop dur sont deux catastrophes."
Cette phrase, que l'on prête à Carlos Ghosn, le PDG
de Nissan, caractérise à elle seule les nombreuses
dualités qui gravitent autour du management. Car pour être
efficace, le manager doit savoir être à l'écoute
(tout en ayant le sens de la décision), doit avoir le sens
de l'équipe (tout en ayant confiance en lui), doit être
calme (tout en étant combatif)... La
liste des antagonismes est longue.
Est-ce
à dire que la fonction de manager est un compromis permanent
? Pas tout à fait : dans ce yin yang en temps réel,
certaines fonctions clefs se détachent. C'est l'un des grands
enseignements de l'enquête en ligne réalisée
entre le 24 juin et le 10 juillet derniers auprès de 827
lecteurs du Journal du Management. Au travers de cette enquête,
ont été décryptées les qualités,
les aptitudes et les références du management moderne.
Au premier rang de ces paramètres, s'impose une notion centrale :
la communication. Certes le manager doit être acéré
dans sa capacité de décision, d'action et de travail.
Ces trois qualités représentent même le socle
du management. Mais aux yeux des lecteurs, le manager doit également
être un homme de terrain en matière de ressources humaines,
un liant entre une équipe et un projet d'entreprise.
Pour exercer cette fonction, le manager doit cultiver son rôle
de chef d'orchestre et, parfois, de "moniteur de colo".
Un rôle qui passe notamment par l'anticipation, par l'écoute
et par la délégation. Dans ce contexte, le poids de
l'expérience et de l'inné apparaît loin d'être
gommé. Bien au contraire : le parcours professionnel
et le charisme font partie des facteurs jugés déterminants
pour la qualité d'un manager.
Cette prédominance en désavoue une autre, pourtant
essentielle dans la politique de recrutement des entreprises :
l'influence de la formation. Pour les lecteurs du Journal du
Management, la formation n'a que peu d'emprise dans la façon
de manager.
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