"Ils quittent un à un le pays pour s'en aller gagner leur
vie, loin de la terre où ils sont nés..." Près de
trente années après sa sortie, la chanson de Ferrat
n'est plus vraiment dans l'air du temps. Enfin presque. Car plus
que jamais la mer, la campagne et la montage n'ont été
belles. A tel point que la transhumance pour le formica et le
ciné s'est tout simplement inversée. Pollution et embouteillages
d'un côté, TGV et Internet de l'autre, sont passés
par là. Désormais, dans chaque travailleur citadin,
ou presque, sommeille l'espoir de se mettre au vert en travaillant
à distance via le Web ou en effectuant des allers-retours
rapides vers la ville (lire l'article
sur le TVG Le Mans-Paris).
Selon une
enquête publiée en juin dernier par Ipsos, quelque
2 millions de Français ont déserté les espaces
urbains au cours des cinq dernières années pour s'installer
dans des communes de moins de 2 000 habitants. Un mouvement
qui devrait se confirmer dans les cinq ans à venir avec un
flux de 2,4 millions de "néo-ruraux" supplémentaires.
Un autre chiffre confirme l'ampleur du phénomène :
84 % des maires de communes rurales indiquent aujourd'hui avoir
été approchés par des citadins susceptibles
de venir s'installer parmi leurs administrés. Dans 17 %
des cas, ces candidats à la vie rurale sont même porteurs
d'un projet économique local.
"Le
bonheur est dans le pré", "Une hirondelle
a fait le printemps", "Bienvenue au gîte"...
Ces dernières années, le retour aux sources
est très tendance au cinéma.
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Même engouement pour le retour aux sources parmi les lecteurs
du Journal du Management. Interrogés via une enquête
en ligne, près d'un tiers d'entre eux indiquent avoir un
projet pour se mettre au vert, les deux autres tiers ne s'interdisant
pas un jour ou l'autre de quitter la ville pour vivre autrement.
Un plébiscite face auquel toutes les destinations ne sont
pas sur un même piédestal. Les régions Bretagne,
Provence-Alpes-Cote-d'Azur et Rhône-Alpes sont aujourd'hui les points
de chute préférés des néo-ruraux (lire
les résultats de l'enquête).
Qu'espérent trouver ces "expatriés de l'intérieur"
en quittant la ville tout en conservant une activité professionnelle ?
Un nouvel équilibre, un nouveau compromis entre qualité
de vie et choix de vie. Comme l'explique l'un de ces néo-ruraux,
fraîchement lancé dans l'aventure, "nous sommes
en chemin vers le bonheur, en pouvant mettre en cohérence trois
sphères : la famille, le professionnel et nos envies".
Pour comprendre les raisons de cette lame de fond, mais aussi ses
avantages et ses inconvénients, rien ne vaut l'expérience
de ceux qui ont franchi le pas. Le Journal du Management
a interrogé une vingtaine de ces néo-ruraux pour mieux
décrypter leur choix. Ces témoignages, vous les retrouverez
au travers de six parcours emblématiques.
Six personnes qui ont décidé de quitter la ville pour
travailler à distance ou se mettre à leur compte,
ou encore faire des allers-retours professionnels plus ou moins
réguliers.
Ces "paroles de néo-ruraux" sont, à bien
des égards, riches d'enseignement. Se mettre au vert ne s'improvise
pas : les obstacles existent et les déceptions sont
toujours possibles (lire à ce sujet les cinq
conseils clefs). Laure Patillot-Heinemann, aujourd'hui directrice
des ressources humaines d'une division d'un grand groupe français,
en est l'exemple même. Après deux ans et demi d'allers-retours
quotidiens en TGV, elle a finalement préféré
revenir sur Paris après une promotion professionnelle. "Les
horaires de transport étaient très contraignants et j'étais tout
le temps en train de courir, explique-t-elle. Avec mon poste actuel,
une telle organisation était impossible." Rassurez-vous,
pour la majorité des néo-ruraux le bonheur est bel
et bien au rendez-vous.
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