Pour en finir avec l’influence de la génération Y

Beaucoup d’auteurs tentent une classification générationnelle des usages des outils de communication en entreprise...

Pour beaucoup, les membres de la génération Y sont nés entre 1978 et 1995, succèdent à la Génération X (1965-1977) qui a, elle même, prit la suite des Baby-Boomers (1945-1964), et de la Génération silencieuse (1930-1945).
On les nomme « Génération Y », « Yers », « Génération Why » ou même « Digital natives ». On distingue parfois une sous-segmentation avec la « Génération C » (1984-1995). Un « C » qui selon les sources désigne : connecter, communiquer, collaborer ou créer.
Sont-ils pourtant si différents de leurs ainés ? Certainement un peu. La société a changé et le regard qu’elle porte sur ses jeunes aussi, les relations au travail également. 

Est-il possible d’associer usages & générations ?

Souvent ces nouveaux usages, générés par une génération, sont adoptés par les autres. Qui penserait que l’usage de l’iPad est dévolu à une seule génération ? Aussi est-il difficile de comparer, tout juste essaierons nous d’en saisir quelques usages au travail, avant que la génération suivante ne marque à son tour l’Entreprise d’une nouvelle empreinte.
La génération Y semble attachée à l’idée de partager un cadre physique et social ou de partager des intérêts et objectifs communs. Une génération plus conformiste que les précédentes pensez-vous ? Où seuls quelques-uns chercheraient la liberté ou plus de souplesse via, entre autres, le télétravail ?
Non, cette génération est hyperconnectée en mobilité et en recherche d’autonomie quel que soit le lieu. On assiste ainsi à la naissance de nouveaux modèles d’organisation et une remise en cause des structures de management traditionnelles.

Ces phénomènes s’expliquent aussi par l’attachement à l’idée de tribu, ou de communauté. Cette génération aime le travail en mode projet, apprécie la flexibilité des horaires, mais reconnaît plus la compétence que la hiérarchie. Cette génération est prompte à créer ses propres règles, elle attend une réactivité réciproque sans trop s’embarrasser des procédures.
Alors au bureau ou ailleurs, cette génération privilégiera bien souvent, et bien plus que les générations précédentes, son équilibre vie personnelle/vie professionnelle. Sans tomber dans le cliché, ce détachement est aussi conjoncturel et pas seulement générationnel.
Attachés à une libre circulation de l’information, gérant plusieurs communautés auxquelles ils sont constamment connectés, les membres de cette génération sont peu sensibilisés aux règles sociales de l’entreprise.
D’aucuns dénoncent même une naïveté de la Génération Y face aux réseaux sociaux, et une méconnaissance/incompréhension des exigences de confidentialité, propriété de l’Entreprise. C’est d’ailleurs l’un des grands chantiers du Manager. Cela traduit également un faible attachement à l’entreprise, voire un détachement souhaité, au profit d’une recherche de proximité et de la relation individus à individus.

Finalement, faut-il céder à la dictature de la Génération Y ?

Ses valeurs, ses nouveaux usages sont aussi adoptés partiellement par les générations précédentes. La quête de sens n’est pas l’apanage de cette génération. Il serait alors question de rechercher un état d’esprit, une attitude/une aptitude Génération Y dans toutes générations au travail. Adaptons l’entreprise au changement culturel. Surmonter le paradoxe de la porosité croissante des mondes professionnels et personnels, transmettre les valeurs et règles de l’entreprise, accompagner au quotidien sont les clés de la bonne intégration de cette génération dans l’entreprise. Une génération qui saura apporter créativité, flexibilité, esprit de groupe à l’ensemble des collaborateurs.

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Etude Aastra « La Génération Y au travail. Ou l’apostasie de la hiérarchie ? »