Patrick Fornas (Easydentic) : "La démocratisation de la biométrie est en marche"

Lauréate du Prix de la Stratégie d'Entreprise 2008, Easydentic développe la biométrie et la visio-surveillance IP sur portable. Retour sur sa stratégie française et européenne

Quelle est l'histoire d'Easydentic ?

Easydentic a été créée en 2004, l'année de la construction de notre produit de biométrie. Dès 2005, nous avons accéléré avec une ouverture sur l'Europe, dans des pays tels que la Belgique, l'Allemagne, et l'Espagne.

C'est pour financer cette croissance que nous sommes entrés sur le marché libre. C'était aussi un moyen de démontrer que l'on avait créé de la valeur. L'augmentation de capital nous a permis de faire l'acquisition d'Innovatys et de son activité de visio-mobilité.

Il s'agit d'un système de visionnage de caméra IP sur téléphone portable. En 2007, enfin, nous avons effectué deux acquisitions majeures qui nous permettent de posséder le haut de la chaîne de la fabrication des lecteurs biométriques et de logiciels. Cela nous donne une grande indépendance. Aujourd'hui, nous avons un effectif de 750 personnes, dont 400 commerciaux.

Votre stratégie d'entreprise a été récompensée par le Prix de la Stratégie 2008. Quelle a été l'originalité de votre approche stratégique ?

Nous avions un modèle économique rentable dès la seconde année

Nous avons été récompensés par le Prix de la stratégie car nous avions un modèle économique rentable dès la seconde année.

Ensuite, nous avons eu un développement très rapide à l'international. Nous avons couvert l'Europe en 36 mois. Il faut dire que nous avons bénéficié du marché des PME, c'est-à-dire un million d'entreprises. Nous avons démontré aux investisseurs que le modèle français est duplicable à la virgule près dans les autres pays.

Vos produits, de biométrie et de visiosurveillance IP, ont-ils besoin d'être expliqués aux différents marchés que vous démarchez ?

Non, ce sont des technologies attendues et évidentes. Nous sommes sur un monde d'évidence : avec la biométrie, on ouvre une porte avec un doigt. Avec la visio-surveillance IP, on regarde ses caméras sur un téléphone portable. Le devoir de conseil d'une société comme la nôtre est d'expliquer comment utiliser les produits que nous proposons.

Le pôle biométrie représente 80% de notre activité, et il est vrai que nous avons un rôle de précurseur et d'évangélisateur sur ce marché. Nous fixons les normes de ce marché et l'on doit expliquer ce qu'est le produit. Nous nous apprêtons d'ailleurs à lancer avant la fin 2009 un lecteur qui lit les veines du doigt au lieu de se baser sur les empreintes.

L'avantage de ce système, c'est que les CNIL européennes considèrent qu'il n'y a pas de possibilité de détournement de l'usage de ce type d'outil de sa finalité. Cela signifie que l'on va vers la démocratisation de la biométrie.

Avec la visio-surveillance IP, nous sommes moins précurseurs mais nous créons une niche de marché entre la visio-surveillance traditionnelle et la vidéo-surveillance. Nous jouons beaucoup sur l'aspect mobilité du produit pour le présenter à nos futurs clients.