Mark Hurd (Président, Oracle) "Le Cloud public fait partie de nos axes stratégiques"

Le président d'Oracle a répondu sans détour à la question du JDN sur le positionnement de son groupe dans le Cloud Computing public. Oracle Cloud n'est pas une solution périphérique, mais bien un axe stratégique de l'éditeur.

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Mark Hurd était de passage à Paris le 16 octobre. © JDN / Antoine Crochet-Damais

Lors d'un passage à Paris, Mark Hurd, président d'Oracle, a été amené à rencontrer plusieurs journalistes lors d'une conférence de presse le 16 octobre. Le JDN était présent. A cette occasion, il est notamment revenu sur les annonces réalisées à l'occasion de la conférence utilisateurs d'Oracle (OpenWorld) il y a 10 jours. Au programme de ces nouveautés : PaaS (Platform as a Service), CRM social, base de données (avec Oracle Database 12c), et serveur de données in-memory - avec Exadata x3 (lire les articles du JDN sur Oracle).

JDN. Quelle est votre stratégie en matière de cloud computing, privé et public ?

Mark Hurd. Notre stratégie globale repose sur plusieurs piliers. D'abord une politique best-of-breed, qui vise à être le meilleur et le leader sur toutes les couches du système d'information, des serveurs matériels jusqu'aux applications et progiciels, en passant par les couches de base de données, de serveur d'applications et virtualisation [qui peuvent servir de briques pour créer un cloud privé NDLR].

Ensuite, nous cherchons à intégrer verticalement toutes ces briques pour créer une solution intégrée avec un haut niveau de différentiation. Cette stratégie prend corps au travers d'Exadata, Exalogic, Exalytics [NDLR des serveurs in-memory conçus et optimisés respectivement pour Oracle Database, le serveur d'applications Weblogic, et les solutions décisionnelles d'Oracle - notamment Hyperion]. Il s'agit de systèmes matériels embarquant des solutions logicielles, le tout optimisé et tuné pour être le plus performant possible. Au final, ces offres apportent plus de simplicité pour la production, en termes de support notamment dans le le provisioning matériel et logiciel. Mais aussi plus de performance en termes d'exécution des processus métier, et dans la génération des tableaux de bord de reporting qui devient plus rapide. Nous proposons aussi des prestations de support et de maintenance de ces systèmes. Un autre grand axe stratégique consiste à répondre par le biais d'applications verticales à des problématiques sectorielles : distribution, communication, secteur public...

Notre quatrième axe stratégique renvoie directement au cloud computing. C'est notre stratégie Fusion Cloud. Nous voulons être la première entreprise à proposer une suite répondant à l'ensemble des besoins, des applications qu'elles soient dans un cloud public Oracle Cloud, un cloud privé ou installées sur des serveurs internes. Dans ce contexte, l'objectif est de couvrir tous les besoins applicatifs : ERP, finance, gestion de la chaine logistique, gestion des forces de ventes, gestion RH... Quel que soit le cloud, l'idée est de permettre d'utiliser une ou plusieurs de ces applications, en fonction des besoins, et éventuellement de tirer partie de la capacité d'intégration que nous offrons entre elles, et avec celles d'autres éditeurs. Le tout dans l'objectif d'apporter un écosystème souple et modulaire.

"Nous voulons faire croitre notre activité de cloud public le plus vite possible"

Quel est votre objectif en matière de chiffre d'affaires dans le cloud public d'ici 5 ans ?

Nous enregistrons déjà plus de 1 milliard de dollars de revenu dans le cloud. Nous avons pour objectif de faire progresser cette activité le plus vite possible. Mais, nous ne voulons pas nous fixer de limite. Nous pensons avoir des atouts de poids dans ce domaine. Nous estimons notamment que nous avons la meilleure solution de gestion du capital humain en mode SaaS [NDLR Oracle Fusion Human Capital Management], mais aussi la meilleure solution de gestion de services et de force de vente [NDLR Oracle Fusion CRM Sales Force Automation]. Comme je l'ai déjà dit, nous pensons disposer d'une suite complète en matière de Cloud public, qui est aussi très modulaire. C'est là l'un de nos principaux points forts, je le répète. Nous estimons donc être à plusieurs titres leader sur ce segment avec le second plus important chiffre d'affaires dans le SaaS.

Mais, l'objectif est aussi de pouvoir répondre à tous les besoins. Une application sur un Cloud public peut très bien venir en complément d'une autre sur un Cloud privé. Il est possible par exemple d'utiliser Oracle Fusion HCM en mode SaaS, sans PeopleSoft ou en complément de celui-ci. C'est au choix de l'entreprise. Notez que nous disposons de deux centres de données en Europe pour opérer notre offre de cloud public, l'un à Amsterdam aux Pays-Bas, l'autre en Ecosse.

Quelle est la place de votre écosystème de partenaires sur le terrain du Cloud public ?

Sur le front du Cloud, qu'il soit privé ou public, les intégrateurs auront toujours un rôle primordial. 30% des applications métier du marché reposent sur des offres packagées. Ce qui veut dire que la plupart d'entre elles s'adossent à des développements spécifiques. C'est également le cas dans le Cloud.

La plupart des adaptations et développements réalisés en matière d'applications sont réalisés par des intégrateurs et autres sociétés de services. Ils ont donc pleinement leur place au sein de ce nouveau modèle technologique. Sans compter que les systèmes d'information de nos clients sont très complexes. Ils sont très hétérogènes, ce qui implique des travaux d'intégration, de migration... Les intégrateurs ont donc un rôle important dans ces projets. Notez que nous avons aussi pour objectif de faire appel à des partenaires pour étendre et enrichir notre cloud public, et nous aider à vendre notre offre.