Les DSI reprennent le contrôle avec l'informatique hybride

Plutôt que de s'évertuer à définir un modèle unique pour répondre à tous les besoins IT, l'informatique hybride consiste à adopter la meilleure approche pour chaque problème opérationnel spécifique.

Les nouveaux business models du numérique sont basés sur un simple concept et un code source, et pourtant leur émergence révolutionne les entreprises traditionnelles, voire des secteurs d'activité tout entiers. Face à ce phénomène, de nombreuses sociétés mettent en place des business units innovantes, selon une logique parfois offensive, afin d'insuffler une nouvelle dynamique entrepreneuriale au sein de l'entreprise et de saisir plus rapidement les nouvelles opportunités.

La plupart des start-up d'aujourd'hui ne sont plus des jeunes pousses isolées comme auparavant. Elles s'intègrent au sein de grandes multinationales sous la forme de business units. Les collaborateurs qui les assistent sont quant à eux investis d'une nouvelle mission, à savoir collaborer, innover et aider l'entreprise à se construire un avantage concurrentiel. Grâce à leurs outils analytiques inédits, à leurs services technologiques et cloud externalisés, ces business units d'un nouveau genre constituent un moteur d'innovation pour l'entreprise. Leur dynamisme est cependant souvent freiné par des barrières opérationnelles, notamment par les temps de réponse des départements informatiques face à leurs demandes. Cette problématique s'explique par le choc des cultures et des priorités. Traditionnellement très structurés et mesurés, les services informatiques ne sont pas des modèles de flexibilité et d'agilité, deux atouts pourtant indispensables aux nouvelles business units. Ces divergences de priorités ont incité les business units à faire cavalier seul et à rechercher des solutions informatiques en dehors du périmètre d'action des directeurs informatiques.

Avance vite pour capitaliser sur les nouvelles opportunités digitales

Dans cet environnement mondialisé hyper-connecté, les entreprises doivent adopter une approche flexible afin de saisir plus rapidement les nouvelles opportunités qui se présentent. Le modèle informatique traditionnel a vu le jour dans les années 50 et 60, dans un monde ignorant tout d'Internet et des technologies numériques. Les entreprises fonctionnaient à un rythme bien moins rapide qu'aujourd'hui. À titre d'exemple, le 1er décembre 1964, le volume des transactions du New York Stock Exchange était inférieur à 5 millions d'actions. Aujourd'hui, le nombre moyen d'actions échangées sur la Bourse de New York est supérieur au milliard et dépasse souvent les 2 milliards. L'omniprésence d'Internet et des mutations numériques contribue à décupler le rythme de ces évolutions.

C'est pourquoi les entreprises de toutes tailles s'orientent vers le cloud computing, qui leur permet de s'adapter plus rapidement aux nouvelles opportunités. Le cloud s'est imposé comme l'un des cadres informatiques les plus plébiscités par les entreprises. Son rapport coût-efficacité (associé à des offres tarifaires et frais transparents), sa capacité (la gestion du cloud n'étant pas limitée par les ressources de l'équipe informatique) et sa flexibilité (son évolutivité rapide) répondent parfaitement aux besoins des entreprises, en les aidant à rester compétitives. Plus de 95 % des grands comptes déclarent utiliser des services de type cloud privé ou public, tandis que 75 % d'entre eux utilisent une forme d'environnement en cloud hybride (couvrant services en cloud privé et public). Le cloud n'a cependant pas totalement remplacé les anciens parcs informatiques : la plupart des entreprises s'appuient aujourd'hui sur un ensemble hétérogène d'environnements technologiques. En général, les entreprises continuent d'accorder leur confiance aux serveurs physiques sur site pour l'hébergement des applications sensibles ou critiques, plutôt qu'au monde virtuel du cloud computing. Mais imaginez le cas d'une infrastructure composée en partie d'un hébergement géré ou en colocation et ajoutez-y une touche de cloud computing, ainsi qu'un ou deux systèmes historiques. Vous obtiendrez alors un environnement informatique pratiquement ingérable et incapable d'assurer la fluidité de l'expérience utilisateur. Afin de remédier à ce problème et de permettre un fonctionnement plus harmonieux de ces multiples environnements historiques et cloud tout en optimisant leur agilité opérationnelle, les entreprises se tournent de plus en plus vers l'informatique hybride.

Comment travailler avec un environnement hybride ?

Plutôt que de s'évertuer à définir un modèle unique pour répondre à tous les besoins IT, l'informatique hybride consiste à adopter la meilleure approche pour chaque problème opérationnel spécifique. Elle permet ainsi d'exploiter les éléments de l'infrastructure informatique les mieux adaptés à chaque situation (qu'il s'agisse de l'environnement hébergé, du cloud privé ou public), ce qui assure un gain de temps, des économies et une utilisation plus judicieuse des ressources. Cependant, la migration vers un nouveau type d'environnement hybride nécessite une approche réfléchie, mise en œuvre de manière progressive, sans brûler les étapes. Plusieurs considérations doivent être prises en compte : l'emplacement où s'exécuteront les différents types de charge de travail, comment seront développées les nouvelles applications nécessaires à leur exécution, les outils nécessaires à la gestion de ce nouvel environnement, mais aussi le lieu de stockage des données, en fonction de leur nature.

Plus important encore : lorsque vous vous lancez dans l'informatique hybride, vous devez tenir compte du nombre d'applications utilisées au sein de votre entreprise et des différents environnements de cloud déployés. Dans une grande entreprise, l'infrastructure informatique prend parfois en charge plus de 500 applications. Vous devrez réaliser un inventaire de toutes ces applications et identifier celles qui vous sont réellement utiles. De plus, la plupart des entreprises exploitent divers types de cloud (privé, public et hybride), sans en connaître nécessairement l'utilité ou les performances. Par conséquent, il est important de procéder à un inventaire des solutions en mode cloud pour déterminer les services et applications affectés à chacun d'entre eux.

Gagner en agilité

S'il est vrai que le cloud permet aux entreprises de répondre plus rapidement aux demandes d’un marché en perpétuelle évolution et de gérer la pression concurrentielle, il complique également la tâche du département informatique. L'hybride conjugue le meilleur des deux mondes : l'évolutivité propre aux différents types de cloud, d'une part, et la sécurité et la fiabilité des infrastructures traditionnelles, d'autre part. Mais cette solution représente un tournant fondamental dans les habitudes de travail des départements IT. Au final, l'informatique hybride permet aux directeurs IT de reprendre le contrôle, mais elle confère également aux entreprises une meilleure agilité et capacité d'innovation. Elle contribue ainsi à accélérer les temps de commercialisation, tout en offrant la possibilité de capitaliser de manière flexible sur les nouvelles opportunités de croissance.