OVH donne le coup d'envoi d'une stratégie d'écosystème

OVH donne le coup d'envoi d'une stratégie d'écosystème Lors de son Summit, le cloud français annonce vouloir intégrer à son infrastructure entre 50 et 100 partenaires d'ici un an. Objectif : proposer un catalogue d'applications tierces à prix cassés.

A l'heure où elle passe le cap de sa vingtième année, la fusée OVH s'enrichit d'un nouvel étage. Lors de son événement client qui se tient ce 10 septembre à Paris, l'hébergeur français, qui s'est rebaptisé OVHcloud pour bien montrer son ambition, a donné le coup d'envoi d'un tout nouveau programme de partenariats. Objectif de l'entreprise : porter entre 50 et 100 logiciels tiers sur son infrastructure d'ici douze mois.  "L'idée est de compléter nos serveurs bare metal et nos clouds (public et privé ndlr) d'une dimension SaaS. Nous voulons couvrir un large spectre, du CMS à la gestion RH en passant par le billing", commente Octave Klaba, fondateur d'OVH. "Nous souhaitons faire bénéficier à ces nouveaux partenaires de l'excellent rapport performance / prix de nos serveurs physiques pour se différencier." 

Certes, le groupe de Roubaix a déjà noué des liens avec plusieurs providers. C'est le cas de Microsoft dont il commercialise la suite Office 365 sur sa plateforme et évidemment de VMware qui motorise ses offres de cloud dédié et de software-defined datacenter. OVH a aussi acquis en 2017 le cloud public de VMware.  Aux côtés de ces deux alliés majeurs, OVH a signé avec d'autres fournisseurs parmi lesquels Platform9 pour faire tourner Kubernetes sur ses serveurs bare metal, Zerto pour se doter d'un service de plan de reprise d'activité, ou Veam pour gérer la sauvegarde et la restauration des données des applications on-premise. 

"Nous avons intégré le stockage NetApp sur nos infrastructure en lien avec la Société Générale"

Désormais, la stratégie consiste à passer à la vitesse supérieure. OVH veut aller très vite. A l'occasion de son summit, il annonce notamment un partenariat d'intégration avec le poids lourd européen du progiciel SAP. Mais aussi avec les français Dataiku et Saagie. En ligne de mire : mettre en œuvre chez lui le studio de datascience du premier et la plateforme big data du second.  Au-delà du segment du SaaS, OVH annonce se rapprocher d'acteurs du PaaS comme  Clerver Cloud et Platform.sh, deux autres français. Le leader historique de la base de données Oracle est par ailleurs évoqué.

"Toutes ces offres prendront la forme d'applications cloud consommables à la demande sur nos infrastructures. Elles pourront être soit managées par nous soit par le partenaire", détaille Octave Klaba. "Chacune sera équipée d'un cluster de serveurs bare metal ou d'un cluster OpenStack privé si besoin." En parallèle, OVH prévoit en effet de décliner son cloud public OpenStack sous la forme d'un environnement de cloud privé sur le modèle de son offre historique de cloud privé adossée, elle, à la pile applicative de VMware. Pour mettre en avant tous ces nouveaux services, OVH va lancer une place de marché baptisée OVHcloud Marketplace. 

Aux côtés du SaaS et du PaaS, la stratégie de partenariat d'OVH s'étend également au champ du IaaS, et notamment à celui du stockage. Sur ce terrain, le groupe précise avoir déjà noué des liens avec l'éditeur open source OpenIO. Mais aussi avec les constructeurs de systèmes de stockage Nutanix et NetApp.  Avec ce dernier les travaux sont déjà bien avancés. "Nous faisons tourner la couche logicielle des baies NetApp sur nos serveurs bare metal. Ce chantier a été mené en lien avec la Société Générale", explique Octave Klaba. Résultat :  OVH promet de réduire les prix affichés par le fabricant de moitié tout en atteignant une performance au moins équivalente à celle des serveurs de l'entreprise américaine.

"Nous planchons sur des serveurs
de 100 Go de RAM"

Evidemment, le nouvel écosystème d'OVH bénéficiera de la force de frappe du groupe français. Fort de 2200 salariés, OVH compte 30 centres de données répartis sur 12 sites à travers le monde, et reliés entre eux par un réseau de 20 Tbps. Une infrastructure qui représente 380 000 serveurs physiques, 300 000 instances en mode cloud public et 115 machines virtuelles en mode cloud privé. Au total, OVH revendique 1,5 million de clients dans 132 pays.

"Les offres partenaires devront répondre à notre stratégie Smart qui vise à proposer des solutions Simples, Multilocales, Accessibles, ainsi que Réversibles et Transparentes", ajoute Octave Klaba. Des objectifs qui impliquent notamment de se plier aux standards technologiques d'OVH et à sa politique privacy.  

Pour répondre aux besoins de ses partenaires comme de ses clients les plus exigeants, OVH planche sur de nouveaux serveurs machines haute performance. "Ils embarqueront 25 Go, 50 Go et jusqu'à 100 Go de RAM", nous glisse Octave Klaba. "Ils aurons pour vocation d'être commercialisés en bare metal et de devenir le nouveau socle de notre cloud." Sous le capot, on retrouvera des processeurs d'AMD et d'Intel, tous deux partenaires historiques d'OVH dans les semiconducteurs. Autre projet évoqué : la mise en œuvre d'une infrastructure, à base de processeurs graphiques AMD et NVidia, optimisée pour l'inférence de modèles de machine learning.  

Enfin toujours à l'occasion de son événement client, OVH a annoncé avoir finalisé le chantier d'APIsation de ses offres cloud et bare metal. Très attendu, le support de l'API d'Amazon S3 par son service cloud de stockage (Public Cloud Storage) a par ailleurs été officialisé. 

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