Docker : une cession, une levée... et pas mal de questions

Docker : une cession, une levée... et pas mal de questions La plateforme de containers-as-a-service tombe dans l'escarcelle de l'éditeur de Mountain View, lui-aussi expert des containers. Une opération qui fait sens mais qui a aussi des failles. Docker se recentre sur les workflows de développement.

En septembre dernier CNBC relayait un mail interne à Docker dans lequel son CEO, Rob Bearden, indiquait que la société était "en négociations actives avec deux investisseurs et travaillait à aboutir à des termes définitifs." Les opérations sont désormais bouclées. L'entreprise est scindée en deux. Mirantis, concurrent de toujours, reprend l'activité Docker Entreprise. Le montant de la transaction n'a pas été communiqué. Aux côtés de la plateforme de container as a service (comprenant Docker Enterprise Engine, Docker Trusted Registry, Docker Unified Control Plane et Docker CLI), Mirantis reprend les 750 clients de la solution ainsi que l'ensemble des programmes partenaires entourant le produit. Il reprend par ailleurs 300 salariés de Docker, ce qui porte ses effectifs à 750 personnes.  Mirantis annonce vouloir, à terme, aboutir à une plateforme de container as a service unique reposant sur sa propre infrastructure Kubernetes (k8s).

Le rachat fait sens. Mirantis partage en effet la stratégie développée par Docker autour de Docker Entreprise. A savoir la vision d'une plateforme de management d'infrastructure Kubernetes open source et multicloud.  "Il s'agit de proposer une alternative crédible aux plateformes verrouillées et propriétaires des acteurs tels que VMware et Red Hat", résume David Van Everen, vice président marketing senior chez Mirantis.

"Nous comptons notamment investir dans l'extension de nos services cloud à destination des développeurs"

Reste une faille dans cette stratégie : le nouveau couple Mirantis / Docker Enterprise excellera, certes, dans le pilotage d'applications à base de containers logiciels. Mais quid de la machine virtuelle traditionnelle dans tout ça ? L'un de leur principal concurrent, Rancher, a passé le pas.  Capable de manager de manière fédérée des applications basées sur les principaux services cloud de Kurbenetes managés (AKS, EKS et GKE), son orchestrateur prend aussi en charge les machines virtuelles traditionnelles (lire notre article Comparatif des distributions Kubernetes : Rancher rafle la mise)

De son côté, Docker conserve son activité autour de Docker Desktop, sa suite d'outils pour les développeurs. Mais aussi autour du Docker Hub, son service de partage d'applications containerisées (qui en compte plus de 100 000). Pour financer son pivot, l'entreprise créée par le français Solomon Hykes annonce avoir bouclé un tour de table de 35 millions de dollars auprès de deux actionnaires existants : Benchmark Capital et Insight Partners. L'opération porte à 307,9 millions de dollars les fonds levés par la société depuis sa création en 2010. 

"Nous comptons notamment investir dans l'extension de nos services cloud pour permettre aux développeurs de dénicher rapidement les technologies dont ils ont besoin pour bâtir leurs applications. L'idée est également de leur permettre de partager ces applications avec leur équipe et la communauté, et de pouvoir les exécuter sans friction sur tout support Kubernetes, que ce soit en local ou dans le cloud. 

Que va devenir la dizaine de composants open source présents dans la plateforme Docker, et parmi lesquels figurent des technologies clés de la technologie Docker comme containerd, le moteur d'exécution des containers Dockers ? Docker et Mirantis affirment qu'ils continueront à prendre en charge leur développement et leur maintenance..