Plateformes low code : Microsoft au coude à coude avec OutSystems

Plateformes low code : Microsoft au coude à coude avec OutSystems Betty Blocks, Mendix… Tour d'horizon des plateformes de développement d'applications à bas code. Le point sur leurs principaux points forts.

Aux côtés des outils de développement sans code émerge une série de plateformes de programmation d'application dites low code ou à bas code. Elles combinent des environnements de développement visuels à des éditeurs permettant de créer des fonctionnalités à la main. "Il s'agit d'outils avancés qui demandent des compétences techniques poussées", prévient Pierre Launay, CEO et co-fondateur de l'agence et de l'école Cube. Et Francis Lelong, vice-président et cofondateur de l'agence Alegria.tech, d'insister : "Ces offres ne s'adressent pas pour la plupart aux citizen developers à l'instar des pures applications no code, mais bien à des développeurs aguerris qui seront à même d'en tirer pleinement tous les bénéfices."

Sur ce marché, on retrouve principalement trois pure player : Betty Blocks, Mendix et OutSystems. A ces acteurs vient s'ajouter Microsoft qui se positionne principalement sur ce segment via son outil Power Apps. Il est avec OutSystems celui qui tire le mieux son épingle du jeu.

Comparatif des plateformes low code
Point fort Betty Blocks Mendix OutSystems Microsoft Power Apps
Interface ergonomique et moderne X      
Assistant de développement   X   X
Gouvernance       X
Communauté     X  
Opérations     X  

Aux côtés des pure player du low code figurent des éditeurs d'applications métier, parmi lesquels Salesforce dans le CRM ou ServiceNow dans le support utilisateur. Des acteurs qui intègrent également des outils de développement à bas code à leurs offres. Cette dimension reste néanmoins périphérique et complémentaire à leurs produits. "De ce point de vue, ils n'ont donc pas pour vocation de concurrencer directement les spécialistes", résume Pierre Launay. "A la différence de ces acteurs, la plupart des spécialistes poussent globalement plus loin la logique low code dans le but d'adresser l'ensemble du système d'information."

Ce comparatif ne prend pas non plus en compte Appian qui se classe historiquement moins comme un environnement de développement d'application low code qu'un outil de business process automation.

Betty Blocks : l'ergonomie à l'honneur

Originaire des Pays-Bas, Betty Blocks se démarque par une ergonomie à la fois simple et moderne, mais qui ne fait pas pour autant l'impasse sur la richesse fonctionnelle. Pure application SaaS, la solution est équipée d'un environnement de design d'interface graphique par glisser-déposer de composants. Un module qui est combiné à un outil de modélisation visuelle de modèles de données. A ces deux briques vient s'ajouter une bibliothèque de composants applicatifs réutilisables développés par une communauté de partenaires. Elle recouvre des intégrations avec HubSpot, Microsoft Dynamics, Oracle, Salesforce ou SAP, notamment.

Mendix : des assistants de développement

Filiale de Siemens, Mendix offre une librairie d'offres low code prépackagées ciblant différents secteurs d'activité : finance, manufacturing, retail, secteur public... Par défaut, la plateforme est hébergée sur un environnement Cloud Foundry basé sur le cloud d'Amazon. Les clients ont néanmoins la possibilité de déployer leur application en interne ou sur un cloud tiers, en passant par l'orchestrateur Kubernetes.

Dans son Magic Quadrant 2023 sur les plateformes low code, le Gartner salut le travail de l'éditeur sur le terrain des assistants de codage. Il note en outre le support par Mendix de la réalité virtuelle et augmentée, de l'IoT et de l'edge computing. Côté fonctionnalités, le cabinet accorde à l'éditeur d'excellentes notes dans la plupart des domaines, en particulier l'intégration et les API, la sécurité et la gouvernance.

OutSystems : une forte communauté

"OutSystems se démarque notamment par son importante communauté d'utilisateurs. Ce qui fait de lui un acteur incontournable du marché", salut Francis Lelong chez Alegria.tech. Le Gartner relève notamment les fonctionnalités de la plateforme en matière de développement augmentée par l'IA, ainsi que ses possibilités de livraison et d'intégration continues (CI/CD), d'agilité, et de gouvernance.

"Depuis la sortie d'OutSystems Developer Cloud en 2022, de nombreuses limitations de dimensionnement ont été résolues grâce à une nouvelle architecture cloud conteneurisée native avec des environnements d'exécution indépendants", pointe le Gartner.

Microsoft Power Apps boosté par Copilot

Chez Microsoft, on met en avant Power Apps. Une solution qui est d'abord mise en avant pour les citizen développeurs. "Une large gamme d'outils axés sur le code est néanmoins disponible pour les développeurs professionnels, comme la publication d'API personnalisée en un clic depuis Azure API Management, la création de contrôles personnalisés à l'aide de Power Apps Component Framework ou la publication de modèles personnalisés avec AI Builder", relativise le Gartner. Et Francis Lelong d'ajouter : "L'un des principaux points forts de Power Apps réside dans l'intégration de l'assistant Copilot qui permet de générer une interface applicative de manière conversationnelle. Il devrait contribuer à démocratiser l'accès à la plateforme dans les prochains mois."

Autre point de différentiation, Power Apps se distingue par une bibliothèque de plus de 1000 connecteurs applicatifs. L'outil s'intègre par ailleurs aux abonnements Microsoft 365 and Dynamics 365 Enterprise. "Le modèle de pricing est cependant compliqué car il inclut un montant tarifé en fonction des capacités consommées. Ce qui peut entraîner des surprises en termes de facturation à l'arrivée", prévient Francis Lelong.

Pour finir, le Gartner souligne les possibilités de Power Apps en matière de gouvernance. "Des fonctionnalités telles que les limites de partage, l'isolation de tenant […] ou encore la gestion du cycle de vie des applications sont disponibles via le centre d'administration de la Power Platform dans laquelle Power Apps est intégré", conclut l'institut d'analyse.