On et offboarding : le nouveau parcours du freelance en entreprise

Alors que les freelances tech et IT sont de plus en plus nombreux au sein des entreprises, le phénomène ayant pris encore de l'ampleur avec la crise sanitaire, se pose désormais la question de gérer avec efficience des équipes hybrides.

Les attentions autrefois accordées aux seuls salariés bénéficient à présent aux consultants indépendants.

Embarquement immédiat recommandé

Pourquoi une entreprise devrait-elle aujourd’hui veiller à soigner l’onboarding de ses freelances tech et IT ? Tout simplement parce qu’une bonne intégration pose d’emblée les bases d’une collaboration efficace, définie autour de valeurs et d’objectifs communs. Ce qui est vrai pour un CDI l’est aussi pour une collaboration ponctuelle : l’implication dès les premiers jours peut se révéler cruciale, d’autant qu’avec la digitalisation tout s’accélère et que le temps est compté. Pour les recruteurs, il apparaît essentiel d’établir une véritable stratégie, assortie d’un process d’embarquement clair et détaillé, spécifique aux freelances : ainsi ces derniers auront en main tous les éléments pour être opérationnels le plus rapidement possible. On pensera en premier lieu, avant le démarrage effectif de la mission, à prévenir toutes les équipes de l’arrivée d’un nouvel élément : celui-ci devant se sentir pleinement intégré au projet informatique de l’entreprise pendant sa mission.  

Partager sa vision et communiquer régulièrement

Comme tous les autres collaborateurs, les freelances tech et IT ont besoin de comprendre les objectifs et la vision de l’entreprise qu’ils intègrent temporairement. La mise en perspective est primordiale. De la même façon, il importe de leur communiquer un planning dès la première semaine, puis d’instaurer des contacts réguliers : un premier échange pour fixer les objectifs, accompagné de suivis de prestation réguliers. Pour renforcer la cohésion, on n’oubliera pas de les associer aux réunions d’équipes : un impératif absolu en mode gestion de projet, a fortiori quand on pratique la méthode agile qui privilégie la pluridisciplinarité. Bien mené, l’onboarding permet de créer un lien durable et de qualité avec les talents externes embarqués, ce qui offre en outre l’avantage de les attirer pour des missions futures. Les projets s’enchaînent bien souvent à un rythme soutenu et les meilleures compétences - développeurs Web, consultants SAP FI CO ou encore experts UX/UI -, sont âprement disputées.

Débarquement hautement stratégique

Ce n’est donc pas un hasard si nombre d’entreprises soignent également le offboarding, la fin de mission de leurs freelances. Comme on aura averti les équipes de l’arrivée d’un consultant extérieur, on les préviendra de son départ. Il est toujours judicieux de demander à l’intéressé de rédiger un mémo synthétisant les tâches qu’il a accomplies et les bonnes pratiques qu’il a mises en place, avant d’organiser une éventuelle passation au sein du service où il est intervenu. Après avoir recueilli un feedback sur sa mission et son ressenti quant à son intégration, on veillera à valoriser l’investissement du consultant extérieur et la qualité des prestations  effectuées : l’envoi, en l’espèce, d’une lettre de référence est généralement apprécié. Stratégiquement, rappelons-le, il importe de laisser la porte ouverte à une collaboration future.

Un nouveau métier : manager de talents externes

En 10 ans, le paysage du marché du travail a été profondément bouleversé. Numérisation oblige, le nombre de freelances tech et IT a bondi de plus de 120% jusqu’à dépasser le million dans notre pays. Pour gérer cet afflux nécessaire de compétences extérieures et l’hybridation grandissante des équipes, les grandes entreprises font de plus en plus appel à un nouveau métier : Chief Freelance Officer, comprendre comment collaborer / traiter avec des talents externes. À l’inverse du DRH, dont le rôle est de transmettre une fois pour toutes une culture commune à ses équipes, le CFO doit composer avec des individualités qui ne possèdent pas de socle stable. Sa tâche est complexe : il lui faut sans cesse recruter et gérer des individualités qui ont besoin en permanence de se réadapter à une nouvelle réalité professionnelle. Fort heureusement, selon une étude récente, près d’un freelance sur deux recherche aujourd’hui des missions longues et ils sont 64% à vouloir travailler régulièrement pour le même client. S’il est important de faire attention à la durée de la mission, notamment dans le cadre de la requalification en CDI,  l’époque paraît lointaine où les freelances faisaient simplement office de remplaçants.