Thibaud Hug de Larauze (Back Market) "Le concours Meilleur Espoir E-commerce a augmenté la visibilité de Back Market"

​​​​​​​Les jeunes pépites de la vente en ligne ont jusqu'au 19 octobre 2018 pour postuler au concours de la Fevad. Le cofondateur de la place de marché de produits high-tech reconditionnés revient sur sa victoire en 2017.

Avec Vianney Vaute et Quentin Le Brouster, Thibaud Hug de Larauze a fondé Back Market © Back Market

JDN. Après ManoMano et Agriconomie, vous avez remporté l'an dernier le concours Meilleur Espoir E-commerce, organisé par la Fevad. Depuis, où en est Back Market dans son développement ?

Thibaud Hug de Larauze. Nous nous développons très vite. Depuis notre victoire en décembre 2017, nous avons levé 41 millions d'euros en juin dernier, notamment pour accélérer nos recrutements. Nous sommes désormais 135 collaborateurs (vs 85 en juin 2018, ndlr), dont 25 à Bordeaux, 5 à New York et 105 à Paris. En tant que marketplace spécialisée dans les produits high-tech reconditionnés, deux KPI importent particulièrement : notre demande, avec plusieurs dizaines de milliers de commandes générées par mois, et notre offre, avec 350 marchands désormais actifs sur notre plateforme. Ces derniers sont des professionnels du reconditionnement, de la petite entreprise de quelques salariés à des usines de plus de 1 000 collaborateurs.

Quels arguments vous ont permis de faire la différence lors de la compétition ?

Ce marché est très dynamique, et pour se démarquer, il est nécessaire de le structurer afin que le consommateur se sente en pleine confiance. L'achat de produits d'occasion remis à neuf peut inquiéter. Il faut une expertise pour rassurer. Grâce aux retours de nos acheteurs, nous connaissons les taux et l'origine de pannes, et nous accompagnons les industriels dans le pilotage de leurs productions par des rapports hebdomadaires. Notre conviction est que les marketplaces généralistes ne sont pas outillées pour gérer ces problématiques. Livrer vite et disposer d'une large offre ne suffit pas dans notre verticale.

Concrètement, qu'a apporté ce prix dans vos affaires ?

Tout d'abord, nous avons eu des retombées médiatiques qui ont été très bénéfiques. Ces dernières ont augmenté la visibilité de l'entreprise auprès des spécialistes du reconditionnement. C'est-à-dire des marchands potentiels pour nous. Ces derniers se sont dit en quelques sortes : "Tiens, ça devient très sérieux et il faut miser sur ce cheval". Peu après, Devialet ou Dyson ont choisi Back Market comme canal de diffusion exclusif pour leurs produits reconditionnés par exemple. Bien sûr, la Fevad ne nous a pas permis directement de remporter ces contrats, mais ce prix nous a aidé au niveau de la crédibilité dans le secteur. Nous avons pu faire de nouveaux deals BtoB avec des vendeurs de produits reconditionnés. A cela s'est ajoutée une dotation : M6 nous a offert 100 000 euros d'espace publicitaire.

Recommanderiez-vous aux jeunes pousses du e-commerce de candidater ?

C'est un beau tremplin. Nous, les entrepreneurs, on hésite toujours à postuler parmi tous les concours qui existent. Nous manquons de temps et il y a une boite à faire grossir. Ces prix ne sont pas forcément notre priorité. En revanche, celui-là donne une visibilité et une forte crédibilité dans le secteur au sens large. Que ce soit auprès des marchands et des partenaires, comme Oney Bank. On a pu engage des discussions avec pas mal d'acteurs du e-commerce par la suite.

Pour candidater au concours Meilleur Espoir E-commerce des Favor'i organisé par la Fevad, les jeunes pousses doivent remplir un dossier à cette adresse jusqu'au 19 octobre à minuit. Cette année, le jury sera notamment composé de Jacques-Antoine Granjon, PDG-fondateur de vente-privee.com, Annabel Chaussat, directrice e-commerce chez Fnac-Darty, Marie Cheval, directrice exécutive chez Carrefour, Emmanuel Grenier, PDG de Cdiscount, Michel-Edouard Leclerc, président de E.Leclerc ou encore Olivier Mathiot, DG de Rakuten. Plus de détails via ce le lien.