Les Web Apps vont-elles tuer les applications mobiles ?

Les applications mobile sont coûteuses, rapidement obsolètes et nécessitent des mises à jour régulières et onéreuses. Une solution existe pourtant...

Rares sont les entreprises, notamment les banques, les assureurs ou les médias, qui n'ont pas encore leur application mobile. Cependant, les développements d'applications demeurent coûteux, les plateformes sont nombreuses (iOS, Android, Windows Phone, Symbian...) et évoluent très rapidement, rendant obsolètes les applications mobiles à peine sorties, nécessitant des mises à jour régulières et onéreuses.
 
Une solution existe pourtant : proposer une solution basée sur le seul système « universel » entre tous les Smartphones, basée sur ... internet. Chaque terminal disposant d'une boutique d'applications possède en effet un navigateur web et peut donc naviguer sur internet. Mais la navigation sur les sites mobiles est souvent fastidieuse car mal adaptée à l'écran du smartphone, et peu fluide du fait du temps de chargement nécessaire aux images.
 
Récemment, un compromis entre les sites mobiles traditionnels et les applications mobile est apparu : les Web Apps. Le principe est simple : il s'agit d'un site internet mobile utilisant la mémoire interne du terminal (on parle de « mémoire cache ») pour conserver les images de l'interface.
 
Prenons l'exemple d'une Web App iPhone. L'utilisateur reçoit un SMS ou un mail avec le lien de la Web App. Une fois sur le site mobile, un script repère le navigateur et l'OS afin de proposer de « télécharger » la Web App adaptée au mobile. Les images de la Web App vont alors se charger en mémoire et une icône sera affichée sur l'écran du téléphone, à côté des autres applications.
 
Si l'utilisateur désire accéder à son compte bancaire, en se connectant à une Web App, il n'y aura alors que le flux d'information concernant son solde qui sera chargé et la navigation sera aussi fluide qu'avec une application classique.
 
De plus, faire évoluer la Web App ne nécessite aucune intervention du côté de l'utilisateur, puisque tout se trouve « on line ». Changement d'interface, d'ergonomie, de services, de présentation ... tout est possible à moindre coût.
 
Au cours d'une étude GIA (1) réalisée au près d'acteurs du marché, il est apparu que 53% d'entre eux estiment qu'une Web App est moins coûteuse à réaliser qu'une application classique. Pour 23% des sondés, le coût global serait même divisé par 2 !  A noter tout de même que 30% estiment qu'aucun gain substantiel n'est réalisé.

Sachant qu'une application classique aurait un coût moyen de 30 000€ (2), l'enjeu est de taille.

Le principal argument en faveur de cette réduction de coût tient au fait qu'une seule version de la Web App sera développée pour toutes les plateformes. Seules les feuilles de style (CSS) s'occuperont de mettre en forme l'application pour les différents types de Smartphones. Une économie significative est donc réalisée par rapport au développement parallèle d'une même application sur n plateformes. Sans compter que le développement d'une Web App peut se reposer sur les nombreux Frameworks mobiles open source disponibles, tels que Jquerymobile.

Enfin, le processus d'approbation des applications, imposé par les boutiques d'applications, peut être long. Cette dépendance peut constituer un obstacle majeur en cas de refus ou de retard à l'accès de leur boutique. La Web App peut, quant à elle, être téléchargée depuis n'importe quel site internet, en particulier depuis celui de l'entreprise concernée ou depuis les nombreux autres sites qui référencent et commentent les applications.

Le site d'Apple référence, à lui seul, plus de 1700 Web Apps (3), et ce nombre devrait croître très rapidement.


Notes et références :

(1)Etude GIA: native vs. web app industry survey, Feb-Mar 2010

(2)Article sur le site Indexel

http://www.indexel.net/article/cout-moyen-d-une-application-mobile-30-000-euros-3195.html 

(3)1700 web apps sur l'Apple Store : http://www.apple.com/webapps/whatarewebapps.html