Bruxelles juge les prix du mobile trop élevés en France

Le prix d'un forfait mobile est près de 70 % plus élevé en France qu'en Europe. La Commission européenne se désole du manque de concurrence et appelle à  la création d'un nouvel opérateur pour secouer le marché.

La France figure parmi les 10 pays européens où le prix de la téléphonie mobile est le plus cher. A en croire le rapport annuel sur la concurrence dans le secteur des télécommunications publiée par Bruxelles, le prix d'un forfait en France serait de 23 euros par mois, contre 13,7 euros en moyenne dans l'Union européenne.

Le constat de la commissaire européenne en charge des Médias et de la Société de l'information, Viviane Reding rejoint celui de l'UFC-Que Choisir. L'association a en effet publié fin février une étude dans laquelle elle concluait que les prix du mobile n'avaient pas baissé depuis 2003 (lire l'article : Mobile : aucune baisse significative des prix depuis 2003 selon l'UFC, du 28/03/08). De leur côté, les opérateurs affirment que le prix moyen d'un appel en France a diminué de 26 % entre 2002 et 2006.

La Commission regrette en outre que l'entrée sur le marché des MVNO n'ait pas permis de tirer les prix vers le bas. Avec moins de 5 % de parts de marché fin 2007, leur taille reste marginale et ne permet pas de peser sur les prix du secteur. Mais si l'on en croit l'UFC-Que Choisir, leur poids serait plus important, que cela ne changerait pas grand-chose. Selon l'association, leurs offres ne sont pas moins chères que celles des opérateurs, mais mieux adaptées aux besoins des consommateurs. C'est-à-dire moins riches et moins complexes. Pour l'UFC, le problème vient surtout des offres de gros et du prix des terminaisons d'appels. Mais sur ce dernier point, le Conseil d'Etat a donné tord à l'association qui attaquait la baisse des tarifs édictés par l'Arcep la jugeant insuffisante (lire l'article : Terminaisons d'appel : le Conseil d'Etat déboute l'UFC-Que Choisir, du 22/01/08).

En conséquence, alors que le taux de pénétration des mobiles est de 112 % en Europe, il n'est que de 87,6 % en France. Pour infléchir la tendance des prix du mobile à la baisse, la Commission milite en faveur de l'octroie par le gouvernement d'une quatrième licence 3G à un nouvel opérateur. Et cela pourrait ne plus tarder. Toutes les conditions sont désormais réunies pour qu'un nouvel appel d'offres soit lancé (lire l'article : Vers un nouvel appel d'offres pour la 4ème licence mobile, du 18/02/08). Il ne manque plus que le feu vert de Matignon.