Avec ses nouveaux produits connectés, R-Pur rend visible la qualité de l'air

Avec ses nouveaux produits connectés, R-Pur rend visible la qualité de l'air La start-up lancera mi-septembre les précommandes pour son nouveau masque dédié à la qualité de l'air pour le grand public. Un produit qui est l'aboutissement de deux ans de conception.

Le port du masque  s'inscrit durablement dans les habitudes. Pour les usages du quotidien, l'entreprise française R-Pur a conçu un nouveau masque qui, cette fois-ci, n'est plus réservé à des usages en moto ou à vélo pour éviter la pollution de l'air, mais à tout à chacun pour garantir la qualité de l'air lors des déplacements. Un produit qui est le fruit de deux années de travail et dont la fabrication a été un challenge.

La première des difficultés dans la conception de ce nouveau masque a concerné le design, sur lequel se sont penchées une dizaine de personnes de l'entreprise de 25 salariés, en plus des prestataires les épaulant sur les choix du textile ou sur la dynamique des fluides pour calculer les flux d'air. "Pour donner aux utilisateurs l'envie de le porter plusieurs heures tous les jours, le point clé était la légèreté", explique Flavien Hello, cofondateur et CEO de R-PUR. Ses équipes ont par exemple travaillé plus d'un an et demi sur le système des attaches pour qu'elles soient confortables au niveau des oreilles. De même, un joint facial sous forme de mousse molle a été utilisé au niveau du nez pour assurer l'étanchéité tout en favorisant là-encore le confort au porté.

Le masque R-Pur comprend onze couches pour filtrer l'air. © R-Pur

R-Pur met par ailleurs en avant son filtre breveté, qui comprend onze couches pour filtrer l'air jusqu'aux nanoparticules et renouvelle l'air chaud 60 fois plus vite que dans les masques papier, sans condensation, assure-t-elle. Des tests ont été effectués avec le Laboratoire national de métrologie et d'essais pour garantir ce critère. "Dans notre masque, la bouche et le nez ne touchent pas le filtre. Nous avons bien fait de nous focaliser sur ce problème dès l'origine car le sentiment d'étouffement est la principale critique des masques en papier que l'on doit porter depuis le début de la crise sanitaire", observe-t-il.

Deuxième enjeu majeur : la fabrication. R-Pur effectue la production de ses masques en France, dans son usine en région parisienne, située dans le 91. Pour créer cette génération de filtre, l'entreprise a dû se doter d'un nouvel outil de production, qui a représenté un investissement de plus d'un million d'euros (R-Pur a enregistré un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros en 2020, ndlr). Les équipes reçoivent une multitude de pièces détachées et réalisent, sur cette seule ligne de production, le découpage, l'assemblage, l'adaptation à la morphologie du visage, les traitements et la vérification avant l'emballage. Plusieurs dizaines de minutes sont nécessaires à la fabrication d'un seul masque. "Nous ne tolérons aucun défaut sur les produits", souligne Flavien Hello.

5 000 masques en précommande

Pour accompagner ce nouveau masque, R-Pur proposera un boîtier capable de désinfecter le masque en cinq minutes. "Aujourd'hui les utilisateurs ne savent pas où mettre leur masque quand ils l'enlèvent. Avec ce boîtier, ils pourront le ranger dès qu'ils l'ôteront et le nettoyer immédiatement, en sortant des transports ou pendant leur repas", explique Flavien Hello. Ici, le défi a porté sur les LED UVC, destinées à la stérilisation : "Il a fallu trouver le bon équilibre pour que les LED UVC éclairent la totalité du boîtier avec la bonne intensité pour le stériliser", précise le CEO. L'équipe a opté pour 16 LED UVC et a obtenu la norme FFP3 pour sa filtration des poussières, nanoparticules et gaz.

Dans cette étape de fabrication, un obstacle est venu s'ajouter : la crise des composants. Certains matériaux sont identiques à la fabrication des masques en papier, privilégiés sur le marché, et des composants comme les LED sont en pénurie (lire notre article Trois conseils pour surmonter la pénurie des semi-conducteurs dans l'IoT). "Nous avons commandé dès février dernier les pièces mais nous ne pourrons pour le moment fournir en précommande en septembre que 5 000 masques. Nous nous attendons à des ruptures de stock très vite", annonce Flavien Hello, d'autant que des réductions seront accordées sur le tarif des précommandes (le prix du nouveau masque n'est pas communiqué. A titre d'exemple, le masque dédié au sport Nano S est à 99 euros et le masque consacré au vélo Nano Light est à 129 euros, ndlr). Les clients seront livrés à partir de mi-octobre par ordre d'achat.

Concernant l'application mobile, l'interface a été entièrement repensée pour sensibiliser les utilisateurs aux enjeux de la qualité de l'air. "Suivre les polluants auxquels on est exposé est un sujet négatif, il faut donc veiller à ce que l'application soit ludique et donne envie de s'intéresser à ce paramètre qui a une importance considérable sur nos vies", met en avant Flavien Hello. R-Pur s'est associé à cinq fournisseurs de données sur la qualité de l'air extérieure afin de croiser leurs informations et permettre aux utilisateurs, y compris ceux qui ne sont pas clients, de connaître les polluants mesurés dans les rues où ils sont passés, ainsi que les prévisions annoncées sur trois jours selon l'heure indiquée.

Le boîtier du masque est connecté en Bluetooth avec l'application mobile afin d'afficher l'état du filtre et les données de géolocalisation de l'utilisateur à corréler avec les indicateurs de qualité de l'air mesurés par les capteurs des fournisseurs. "Faire un jogging à un moment où le taux de pollution de l'air est élevé est plus néfaste pour le corps que de ne pas faire d'activité sportive car l'on respire 15 fois plus d'air en courant. Ainsi, l'IoT contribue à rendre visible des éléments invisibles et à vulgariser un sujet mal connu jusqu'à l'arrivée du coronavirus", raconte Flavien Hello, rappelant que la pollution de l'air cause près de 48 000 décès en France par an et plus de 5,5 millions dans le monde.

Au-delà de nouveaux accessoires qui seront commercialisés pour favoriser une personnalisation du masque – comme des chaînes pour abaisser le masque en collier quand on souhaite l'enlever – R-Pur proposera dans les mois à venir une version enfant de son produit. "L'IoT apporte à chacun des informations pour devenir maître de sa santé", se réjouit Flavien Hello. La priorité en 2022 sera ensuite le développement d'objets connectés pour mesurer la qualité de l'air intérieur.