Spotify doit forcer la porte du marché US

Le site d'écoute de musique en streaming a besoin du marché américain pour viabiliser son modèle économique.

La pression monte pour Spotify. Le service suédois d'écoute de musique en streaming pourrait avoir besoin de nouveaux financements pour préparer son lancement aux Etats-Unis, repoussé depuis un an. Une nouvelle levée de fonds pourrait bientôt venir s'ajouter aux quelques 83,2 millions de dollars déjà levés par la start-up depuis sa création en 2008. 

En deux ans d'existence, Spotify a attiré 10 millions d'utilisateurs dans sept pays, dont 500 000 ont accepté de payer un abonnement mensuel d'environ 5 dollars. Le reste du chiffre d'affaires de la start-up est apporté par la publicité. Spotify rémunère les ayants-droit pour chaque morceau joué sur sa plate-forme, qu'il s'agisse ou non d'un membre payant. 

En 2009, la branche britannique de Spotify, qui héberge désormais le siège de la société, a dégagé une perte de 16,6 millions de livres (19,6 millions d'euros), malgré un chiffre d'affaires de 11,3 millions de livres (13,3 millions d'euros). 60 % de ses revenus sont générés par les abonnements, les 40 % restants par de la publicité. 

L'ouverture de son service sur le plus gros marché de la musique en ligne apparaît donc crucial pour la start-up, afin de faire croître sa base d'utilisateurs payants. Or pour effectuer cette traversée de l'Atlantique, annoncée depuis un an et dernièrement prévu pour la fin de l'année, Spotify doit disposer d'accords commerciaux avec les quatre majors du disque (Universal, Warner, EMI, Sony-BMG) aux Etats-Unis. Ce que la start-up n'a pas encore obtenu. 

La dernière levée de fonds de la start-up remonte au début d'année. D'un montant de 11,6 millions de dollars, elle avait été réalisée auprès du serial entrepreneur et investisseur Sean Parker (Napster, Plaxo, Facebook) et du Funder's Fund, dont Sean Parker est également le managing partner. En août 2010, Spotify avait levé aux alentours de 30 millions de dollars auprès du milliardaire Hongkongais Li Ka-Shing, de Wellington Partners et de Northzone Ventures.