L'Allemagne va brider son audiovisuel public sur le Web

Les chefs de gouvernement des 16 Länder allemands ont mis au point un projet de contrat obligeant les groupes audiovisuels publics à limiter leur présence sur Internet. Les chaînes ARD, ZDF, la station Deutschlandradio ainsi que leur divisions régionales seront à terme contraintes de ne diffuser sur Internet que des contenus liés à leurs émissions.

Les émissions de sport ne pourront par exemple être mises en ligne que 24 heures après leur diffusion et seulement pendant 7 jours. Pour d'autres programmes, comme les émissions de divertissement, l'affaire n'a pas encore été tranchée. L'ajout de contenus commerciaux, comme la vente en ligne ou les services de rencontres sera prohibé.

L'audiovisuel public allemand sera ainsi privé de contenus spécifiques en ligne, au grand bonheur des médias privés qui dénoncent depuis plusieurs semaines une concurrence déloyale de leurs confrères du public. Ces derniers bénéficient en effet des quelques 7,3 milliards d'euros par an en redevances pour les médias publics.

Ce projet doit désormais être soumis à Bruxelles (qui pressait l'Allemagne de se plier aux règles de la concurrence) avant d'être adopté puis entériné par les 16 parlements régionaux. Les médias privés avaient notamment reçu le soutien de deux commissaires européennes, Nelly Kroes (Concurrence) et Viviane Reding (Société de l'information).