Gestion des données : que vous réserve 2012 ?
A quoi doivent s’attendre les entreprises européennes sur le front des données dans les douze prochains mois ?
La confidentialité des données dans un monde universellement connecté
Tandis qu’un nombre
croissant d’outils en ligne et de réseaux sociaux rend les échanges et le
partage d’informations toujours plus faciles, la consumérisation de
l’informatique brouille les frontières entre ce qui est d’ordre personnel et ce
qui est professionnel. Pour les entreprises, c’est l’opportunité de pouvoir
utiliser les données Big Data pour mieux comprendre leurs clients, mais c’est
aussi une énigme si l’on se demande : à partir de quand a-t-on trop
d’informations ?
Si les plus âgés se
montrent généralement plutôt prudents quant aux informations qu’ils dévoilent
en ligne, la jeune génération partage tout ce qu’elle fait à tout moment sur
les réseaux sociaux. Avec des milliers de consommateurs partageant leur
identité en ligne, la question de la confidentialité des données se posera en
2012 et va continuer à ébranler les processus et les protocoles en place.
Avec à disposition de plus en plus de renseignements sur les consommateurs, les
marques qui veulent éviter de franchir les limites et de commettre des erreurs
préjudiciables doivent se fixer des règles très strictes sur les données
qu’elles recueillent et la manière de les gérer. Au fil du temps, les
consommateurs doivent pour leur part considérer l’étendue des informations
qu’ils sont vraiment prêts à partager avec les entreprises. C’est encore
aujourd’hui une zone grise qu’il va falloir explorer sérieusement dans les 12
prochains mois.
Les entreprises s’alignent
sur les exigences des régulateurs
Avec des autorités de
régulation qui ne manqueront d’accroître leur pression en 2012, les entreprises
vont continuer à vivre sous la menace de lourdes amendes si elles ne
s’attaquent pas la question de la protection des données, qu’elles soient dans
le cloud ou au sein de l’entreprise. Entraînant erreurs, pertes et vols, une
mauvaise gestion des données clients restera un obstacle tant que les
entreprises ne s’armeront pas elles-mêmes pour gérer le problème. Les
régulateurs vont continuer à faire la guerre aux entreprises qui n’ont pas mis
en place les procédures de gestion d’information appropriées. Celles qui
veulent sortir de la ligne de tir et éviter de lourdes pénalités doivent donc
agir très vite.
Des mesures commencent à se
mettre en place pour relever ce défi. Par exemple, Solvabilité II vise à
établir à l’échelle de l’Europe des normes de gestion du risque et de capitaux
propres révisés par rapport aux exigences de solvabilité actuelles. La directive
devrait entrer pleinement en application fin 2012 et permettra aux entreprises
de dégager de la valeur en intégrant gouvernance, gestion du risque et
conformité réglementaire. En 2012, l’importance accordée à l’amélioration de la
gouvernance de l’information et à la conformité réglementaire va s’intensifier
dans tous les secteurs.
Accélérer pour rester en
phase avec le cloud
Le cloud computing va
continuer à changer la manière dont les entreprises travaillent et
fonctionnent. Mais l’année prochaine, l’Europe va devoir se rattraper parce que
le rythme d’adoption du cloud y a été lent par rapport à celui des États-Unis.
Nous allons assister à une reprise de l’adoption du cloud parce que les
entreprises ont besoin d’être plus agiles mais aussi de réduire leurs coûts.
Face aux environnements informatiques existants, souvent constitués de silos de
données, les technologies du cloud peuvent favoriser la création d’une
architecture dynamique capable de prendre en charge n’importe quel type de
données, où qu’elles soient. Les entreprises qui veulent agir et réagir plus
vite que les autres dans le climat économique actuel doivent se tourner vers le
cloud, si elles ne l’ont pas encore fait. Jusqu’ici, l’adoption du cloud a,
somme toute, été régie par l’inertie et nombre d’entreprises n’ont par
conséquent pas pu en tirer les bénéfices attendus. Elles doivent aujourd’hui
être plus agressives, mais aussi plus intelligentes dans leur mouvement vers le
cloud.
Le mobile amplifie et
accélère les tendances
La technologie mobile va
être l’accélérateur de plusieurs tendances importantes en 2012. Les usages
mobiles se sont développés à la vitesse de la lumière : en 10 ans, le
nombre d’abonnés mobiles dans le monde est passé de un milliard à 6 milliards à
la fin du mois de novembre 2011. Non seulement le nombre de téléphones
mobiles continue d’augmenter mais, de plus, ce que nous faisons de ces
appareils contribue massivement à l’explosion des volumes de données.
Espérant
réduire leurs dépenses informatiques tout en favorisant les modes de travail
flexibles, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans des
initiatives du type Bring your own device (BYOD, utilisation
des appareils personnels pour desusages professionnels). Garder le contrôle sur
les données de l’entreprise dans un tel contexte va rapidement devenir une
nécessité pour les organisations.S’assurer que les bonnes pratiques de gestion
des données sont en place pour éviter les problèmes d’accès à ces informations
fragmentées sera critique pour les entreprises qui veulent garder la maîtrise
de leurs données.
A la source de l’explosion
des informations : les médias sociaux
Les médias et réseaux
sociaux s’inscrivent dans la longue ligne de tendances qui alimentent le
torrent des données et ajoutent une nouvelle dimension au défi que représente
pour les entreprises la gestion de la croissance exponentielle des
informations. Avec une myriade de types de données à gérer, une augmentation
des activités de fusions-acquisitions et une explosion des initiatives de
technologie virtuelles, protéger les données à caractère privé tout en
maintenant l’interaction avec les consommateurs s’annonce comme l’une des
tâches les plus ardues de 2012 pour les entreprises.
Il en résulte en effet un double défi:
Premièrement, la montée en puissance de la génération des réseaux sociaux
alimente une croissance explosive des données. Si elles veulent comprendre ces
consommateurs, les marques doivent faire un pas de géant pour apprendre à gérer
ces flux de données ‘live’ générés par les communautés et réseaux sociaux et
les intégrer avec leurs données traditionnelles.
Deuxièmement, si les médias
sociaux créent effectivement de nouvelles opportunités, les entreprises vont
devoir dépasser leurs approches habituelles pour mettre en œuvre des stratégies
de marques vraiment globales, prenant en compte l’engagement proactif du
consommateur et l’analyse en temps voulu de ses sentiments. En 2012, les marques
vont devoir agir rapidement pour surfer sur la vague des données sociales et en
extraire une connaissance fine des consommateurs qui était simplement
inenvisageable jusqu’ici.