MySpace : grandeur et décadence Une valorisation entre 500 millions et 1,2 milliard de $ ?

Face aux résultats décevants de MySpace, News Corp serait prêt à céder la plate-forme. Fin novembre, le directeur général du groupe médias Chase Carey confirmait étudier plusieurs options, dont une vente, pour l'avenir de MySpace. Pour l'instant, aucun acquéreur potentiel ne s'est manifesté, assure le groupe qui avait lui-même déboursé 580 millions de dollars pour s'offrir MySpace en 2005

Une nouvelle vague de licenciements pour mieux vendre MySpace ?

Valorisé jusqu'à 65 milliards de dollars à son apogée en 2007, combien pourrait coûter MySpace aujourd'hui ? Début 2010, les rumeurs évoquaient une valeur comprise entre une et deux fois son chiffre d'affaires. Au cours de l'année fiscale 2009, MySpace aurait dégagé un chiffre d'affaires de 500 à 600 millions de dollars. La valorisation de la filiale de News Corp pourrait donc théoriquement être comprise entre 500 et 1,2 milliard de dollars. Elle devrait cependant évoluer en fonction des résultats 2010. 

Reste que ces estimations valent pour un MySpace en bonne santé financière. Or le réseau social, qui n'était toujours pas bénéficiaire en 2009, a encore creusé ses pertes en 2010. La valorisation de MySpace devrait donc diminuer, à moins que le réseau social ne réduise fortement ses dépenses pour améliorer sa rentabilité.

C'est justement ce que s'apprêterait à faire MySpace. Selon la presse américaine, l'entreprise pourrait annoncer dès le mois de janvier la suppression d'un tiers à une moitié de ses effectifs (MySpace emploie environ 1 100 personnes dans le monde). Déjà à l'été 2009, MySpace avait licencié environ 30 % de ses salariés. Mais les coupes dans les dépenses n'ont toujours pas permis de compenser les pertes de recettes publicitaires.

Cette nouvelle vague de licenciements, associée à un repositionnement de la plate-forme en portail de divertissement, pourrait préfigurer une vente de MySpace vers le milieu de l'année. Fin 2010, Chase Carrey précisait d'ailleurs que le délai accordé aux dirigeants de la filiale pour la relancer se chiffrerait d'avantage en trimestres qu'en années. Et à moins de redresser la barre, MySpace pourrait bien finir par être bradé, comme le fut en 2010 le réseau social britannique Bebo par AOL. Racheté en 2008 pour 850 millions de dollars, Bebo a finalement été revendu en juin dernier pour à peine 10 millions de dollars.