La presse quotidienne nationale veut taxer les acteurs du numérique

La presse quotidienne nationale veut taxer les acteurs du numérique Après le cinéma, l'audiovisuel et la musique, c'est au tour de la presse quotidienne de vouloir taxer Internet pour financer son développement.

Le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) va proposer aux candidats à la présidentielle une nouvelle taxe visant à financer la presse en ligne. Selon Les Echos, le président du SPQN, Marc Feuillée, estime en effet que la presse en ligne a contribué au succès du numérique dans l'hexagone sans en tirer suffisamment profit. Ainsi, malgré des audiences effectivement importantes, ces sites n'arrivent pas à trouver de business model (lire le dossier : Quel business model pour la presse en ligne ?; du 21/12/2011) et se bornent pour la plupart à dupliquer leur modèle papier sur le web.

Selon Marc Feuillée, les sites de presse papier devraient bénéficier d'un "mécanisme de redistribution de la valeur générée par le numérique". Pourquoi ? Parce que l'un des principaux usages du Web est de s'informer et que "6 des 7 premiers sites d'information" sont issus de la presse écrite. Ainsi, si la presse papier n'arrive pas à rentabiliser ses activités web, le SPQN explique mériter que les acteurs du web l'y aident. Car c'est grâce à la presse et ses contenus que les internautes passent du temps sur le Web, ce qui apporte de la valeur à l'ensemble de l'économie du Web et ses acteurs. Cette taxe ne serait donc pour le SPQN qu'une juste récompense...

Le SPQN espère ainsi que le futur président se décide à taxer les fournisseurs d'accès à Internet, les portails, les moteurs de recherche et les fabricants. Une idée qui surgit alors que Philippe Marini vient de proposer l'idée d'une taxe sur les régie publicitaires (lire l'article "Le Sénat a de nouvelles idées pour taxer Internet", du 13/02/2012). Le SPQN propose également que la presse en ligne puisse bénéficier du taux réduit de TVA à 2,1% réservé à la presse papier.

En France, la presse écrite bénéficie chaque année de plus d'un milliard d'euros d'aides, dont deux tiers sous forme de subventions directes.