David Mizoule (Djaket) "Nous visons les 3 millions de membres en France d'ici 3 ans"

Créée en 2011, Djaket propose un player multimedia multi-plateformes qui décloisonne l'univers des sites de musique et de vidéo en ligne. Entretien avec son fondateur.

JDN. Pouvez-vous nous présenter Djaket ?

David Mizoule. Djaket est une jeune start-up spécialisée dans l'édition de logiciels multimédia implantée a Boulogne-Billancourt et qui compte aujourd'hui 3 collaborateurs. La société édite une plateforme du même nom, qui peut se définir comme un lecteur multimédia dédié au contenu et au partage. Nous avons sorti notre version beta la semaine dernière.

Comment fonctionne la plateforme?

Djaket permet à un utilisateur de découvrir et de partager du contenu multimédia, que ce soit avec la communauté Djaket, ou avec sa propre communauté d'amis sur Facebook et bientôt Deezer. Nous comptons en effet intégrer prochainement Deezer afin de permettre à un utilisateur de retrouver sa playlist musicale Djaket sur la plateforme de Deezer et inversement. Outre la musique, notre service regroupe des contenus Web, TV et cinéma, avec des bandes d'annonce, et permet de lire n'importe quel fichier via notre  lecteur multimédia. Nous avons ainsi voulu développer Djaket comme un véritable Player multimédia et pas simplement un site web, ceci afin que chaque utilisateur puisse faire partager ses propres contenus à la communauté.

Quelles différences avec Spotify ou iTunes ?

Nous nous définissons comme une plateforme ouverte et globale. A l'inverse d' iTunes, qui est une plateforme fermée, vous allez pouvoir, en tant qu'utilisateur, ajouter votre propre contenu et surtout retrouver du contenu web, issu par exemple de Dailymotion. Autrement dit, du contenu que vous ne retrouvez pas sur ces autres plateformes.

D'où provient le contenu disponible sur Djaket ?

Nous avons signé des deals avec différents partenaires selon les différents types de contenu. Pour ce qui est des contenus musicaux, nous travaillons avec 7digital, qui fournit également la plateforme Spotify, et nous collaborons avec Hi-Media pour les contenus vidéo. Concernant les contenus web, nous utilisons les API de Dailymotion, Wat et Youtube. A l'avenir, nous espérons que les utilisateurs et les éditeurs de contenu joueront le jeu et alimenteront eux-mêmes la plateforme.

Sur quoi se base votre business model ?

Nos revenus sont en fait diversifiés. D'un coté, nous avons de la publicité présente sur la plateforme sous la forme de bannières. Nous nous rémunérons également sur la vente de contenus multimédia. Enfin, nous sommes actuellement en discussion avec des chaines de télévision, dont le groupe AB, afin de proposer des abonnements à nos utilisateurs qui pourront ainsi visionner la TV directement depuis notre plateforme.

Quelles sont vos ambitions ?

Nous souhaitons devenir à terme la troisième plateforme de partage de contenu multimédia en France. Nous allons probablement réaliser une levée de fond avant fin 2012 afin de financer notre croissance à l'international, après avoir déjà réalisé une levée de fond d'amorçage. Nous souhaitons tout d'abord faire connaitre notre service en France et faire évoluer le produit. Nous nous donnons pour cela jusqu'à cet été. En termes de nombre d'utilisateurs, nous visons les 3 millions de membres en France d'ici 3 ans.

Quel est votre vision du marché de la musique en ligne aujourd'hui ?

Nous sommes encore un tout jeune acteur mais nous nous apercevons que les sociétés dont le business model repose uniquement sur la vente de contenu musical payant ont du mal à vivre uniquement de ce business car c'est un secteur qui est compliqué en termes de rentabilité. Je pense que l'avenir est à la vente d'abonnement d'écoute en streaming, comme le proposent Spotify et Deezer, afin de pouvoir écouter du contenu de manière illimité.

David Mizoule est fondateur et CEO de Djaket. Il a débuté sa carrière dans le monde de l'informatique après avoir fait une école d'infographie. A l'issue de ses études, il crée une première entreprise spécialisée dans le développement de sites Web. Il fut ensuite responsable du business development d'une société spécialisée dans le développement de logiciels avant de prendre en charge des partenariats web pour la France du service Philips Net-Tv.