Thomas Laurentin (Drimki) : "Nous permettons au vendeur de tester l'intérêt des acheteurs pour son bien immobilier"

En pleine baisse de l'immobilier, Drimki lève 3,5 millions d'euros auprès d'Innovacom. Son co-fondateur mise sur la possibilité d'évaluer l'intérêt des acheteurs avant de mettre un bien en vente.

Qu'est-ce que Drimki ?

Drimki.fr est une agence immobilière sur Internet. La société a été créée en décembre 2007 et le site a vu le jour en juin de cette année. Nous proposons aux acheteurs de trouver des biens immobiliers, mais aussi de déposer une alerte pour être prévenus lors de la mise en vente d'un bien dans un quartier ou un immeuble.

En parallèle, nous permettons aux vendeurs de tester gratuitement l'intérêt des acheteurs pour leurs biens en publiant des pré-annonces, en amont de leur mise en vente. Si le vendeur est convaincu par le nombre de marques d'intérêts de la part des acheteurs, nous signons avec lui un mandat de vente exclusif, et nous le mettons en relation avec ces acheteurs potentiels par le biais de deux agences immobilières partenaires. Si la vente se réalise, nous et les deux agences nous partageons une commission qui varie entre 3 et 3,9 % du montant de la vente. Soit près de deux fois moins que ce que demande une agence classique.

Même la Fnaim commence à évoquer une baisse des prix de l'immobilier en France. Est-ce le bon moment pour vous lancer alors que le marché connaît une période de tension ?

Justement. Les gens vont craindre de proposer leurs biens sur le marché de peur de rentrer dans un engrenage de baisse des prix. Sur Drimki, ils vont pouvoir tester l'intérêt pour leur bien en amont, avant de décider si oui ou non ils le mettent en vente. Notre idée est tout simplement de rapprocher l'offre et la demande avant la mise en vente du bien. Et ceci est très utile dans un marché en crise. Par ailleurs, en testant le marché au préalable, Drimki va raccourcir l'intervalle pendant lequel un vendeur aura besoin d'un crédit relais dans le cas où celui-ci aurait déjà acheté un autre bien immobilier. Notre service est au contraire très utile alors que les banques durcissent les conditions de crédit.

Vous travaillez uniquement sur Paris et sa petite couronne. Votre levée de fonds va-t-elle vous permettre de cibler d'autres villes ?

Non, pas pour le moment. Même si notre modèle est prometteur, nous avons déjà beaucoup à faire ici. Ces 3,5 millions d'euros levés auprès d'Innovacom nous servirons à développer de nouveaux services et à nous faire connaître. Faire venir des acheteurs n'est pas le plus dur. 90 % effectuent déjà leurs recherches sur Internet. Nous investirons donc en mots-clés et en bandeaux publicitaires pour faire découvrir le site. Pour attirer les vendeurs, nous misons beaucoup sur un outil qui permet d'estimer les biens à la vente. Et une fois que le vendeur a terminé son estimation, nous lui proposons naturellement d'effectuer une estimation de la demande pour son bien. Et donc de tester l'appétit des acheteurs.