Le métaverse va-t-il révolutionner le secteur de l'assurance ?

Face aux nombreuses perspectives commerciales qu'offre le métavers, sa popularité au sein des entreprises est croissante. Voici comment le secteur de l'assurance peut tirer parti de cet environnement.

Le métaverse est encore méconnu et ses usages semblent voués à l’univers du gaming avant tout. Malgré le scepticisme de certains, de nombreux secteurs commencent à se positionner et à investir dans cette technologie. Le retail propose par exemple une expérience client immersive permettant aux consommateurs de découvrir des produits et la finance s’est lancée dans le développement de NFT dédiés. En France, des marques renommées s’y sont positionnées : Renault a créé le premier métaverse automobile, tandis que Carrefour y a réalisé des entretiens d’embauche. Versity, le premier métaverse dédié à l’immobilier, a également vu le jour. Gartner prévoit que d'ici 2026, 30 % des entreprises disposeront de services et de produits adaptés au métaverse. En outre, un rapport de Bloomberg indique que d'ici 2024, le marché du métaverse vaudra 800 milliards de dollars.

Mais quel peut être le lien entre métavers et assurance ? La pandémie a considérablement accéléré la transition numérique et le secteur de l’assurance n'est pas en reste. L'époque où les clients préféraient rencontrer les conseillers en personne dans une agence semble révolue. Aujourd'hui, nous sommes tous habitués à échanger des informations par voie numérique au niveau bancaire, alors pourquoi cela ne s’appliquerait-il pas au secteur de l'assurance ? Voici un aperçu de ce à quoi l’activité des compagnies pourrait ressembler dans le métaverse et comment ce dernier pourrait contribuer à améliorer l'efficacité et la satisfaction client.

Pourquoi les assureurs devraient-ils se tourner vers le métavers ?

Pour accompagner leur transition numérique, les compagnies d'assurance s’appuient déjà sur des solutions leur permettant d’évaluer rapidement et précisément les dommages matériels sans être présentes physiquement, telles que l'intelligence visuelle. Les interactions entre les compagnies d'assurance et leurs clients sont ainsi accélérées grâce à l'automatisation du traitement et l'analyse des sinistres. Toutefois, l'intervention humaine reste importante lorsque le client le demande et dans les cas le nécessitant.

Par le biais d’échanges dans un espace virtuel adapté, le métaverse permettrait aux gestionnaires et aux experts de concilier l’efficacité de l’évaluation des dommages à distance avec les besoins d’interactions humaines de leurs clients. Cela aiderait les assureurs à maintenir les niveaux de confiance et de satisfaction, dans un secteur concurrentiel où les démarches qui s’éternisent et les difficultés pour souscrire une police ont conduit certains consommateurs à développer une perception négative. Les clients pourraient même utiliser leurs actifs numériques pour obtenir des polices d’assurance. De plus, cela représente une économie de temps et de ressources tant pour l'assureur que pour l'assuré.

Contrairement à la croyance populaire, ni l'IA, ni le métaverse ne remplaceront le travail d'un souscripteur ou d'un agent d'assurance. Au contraire, ces technologies pourraient être utilisées pour former les employés depuis n'importe où et les aider à effectuer leur travail plus efficacement. La réalité augmentée et la réalité virtuelle peuvent être expérimentées pour apprendre à évaluer un véhicule ou un bien. Ces technologies leur permettent de s’entraîner à capturer les bonnes images ou vidéos et à les comparer avec celles existantes, tout en réduisant les taux d'erreur et en aidant les assureurs à comprendre le véritable impact de l'évaluation des risques et des dommages dans un environnement contrôlé.

Comment les assureurs peuvent-ils se préparer au métavers ?

Face à toute nouvelle technologie, il est compréhensible d’être initialement sur la réserve ou de la considérer comme une tendance passagère. Cependant, tout comme l'IA a déjà fait son chemin dans presque tous les aspects du secteur de l'assurance et y est aujourd’hui monnaie courante, il y a de fortes chances que le métavers soit le prochain à s’imposer. Les solutions basées sur l’IA peuvent notamment évaluer précisément les dommages en temps réel et traiter les demandes d'indemnisation en quelques minutes au lieu de quelques jours. Il convient désormais de développer une compréhension suffisamment fine de cette technologie pour déterminer la meilleure manière de la combiner avec le métavers.

Pour cela, les entreprises peuvent réaliser des essais expérimentaux sous la forme de petites sessions de formation pour effectuer des tests beta et comprendre si les technologies de réalité augmentée et de réalité virtuelle peuvent contribuer à améliorer les processus ou non. Une autre façon d'évaluer leur utilité est d'organiser quelques réunions dans le métavers. Cela aidera les parties prenantes à comprendre les bases de ces technologies et à faire émerger des idées qui pourraient être utilisées pour améliorer l'expérience client. Il peut également être utile de suivre l'évolution des technologies basées sur le métavers en s’inspirant des cas d'utilisation dans des secteurs comme la finance ou le retail. Cela peut aider les organisations à comprendre comment appliquer ces outils aux processus internes et externes et à garder une longueur d'avance sur la concurrence.

Les entreprises qui envisagent d’adopter le métaverse ne devraient pas se demander « si » mais plutôt « quand ». Elles doivent se mobiliser pour comprendre les bases du métaverse dès maintenant, ainsi que ses cas d'utilisation potentiels dans le secteur de l'assurance. Il est également important de garder à l'esprit que les données doivent être soigneusement gérées lorsqu'elles sont acheminées dans des espaces virtuels en raison des risques accrus en matière de sécurité. Les entreprises auront besoin d'équipes internes qui comprennent réellement les implications de technologies telles que la vision par ordinateur, le machine learning, l'intelligence artificielle (IA) et le big data, et la manière dont elles peuvent toutes cohabiter dans le métavers. Celles qui investiront du temps et des efforts auront sans aucun doute une longueur d'avance sur les autres.