Thomas Fagot (Mobsuccess) "Mobsuccess réfléchit à réaliser une levée de fonds prochainement"

Thomas Fagot, CEO de Mobsuccess, DSP retail centric en plein boom, explique pourquoi il est temps pour eux de passer à la vitesse supérieure.

Thomas Fagot, CEO de Mobsuccess. © Mobsuccess

JDN. Mobsuccess a gagné en visibilité au sein du baromètre de l'IAB France. Quelle est votre spécificité ?

Thomas Fagot. Les achats publicitaires que nous opérons pour nos annonceurs sont destinés à promouvoir leurs points de vente et à générer du trafic en magasin. Nous sommes là pour relocaliser le marketing, pour que l'achat média soit en adéquation avec les zones d'implantation et de chalandise de nos clients. Au lieu de décliner en local une campagne nationale, chaque point de vente bénéficie chez nous de sa propre campagne avec ses spécificités, le tout activé de manière automatisée. L'intérêt du digital est de répondre à ce type de problématique de manière à la fois massive et granulaire.

Cela passe par beaucoup d'activations de display mobile géolocalisé ?

C'est en effet du 100% applicatif mobile. Pour toucher cet inventaire, nous sommes connectés à trois SSP, Smart, Madvertise et Google. Parmi les top 10 des applications dont nous achetons l'inventaire, je peux vous citer TéléLoisirs, Météo France et Leboncoin. Ces sont des applications qui offrent des couvertures très importantes, et des carrefours de rendez-vous quasiment quotidiens. En parallèle au display, nous activons également du Facebook et du Google (SEA et YouTube, ndlr.). Ce qui rend notre présence au sein du baromètre encore plus intéressante.

"Nous enregistrons une croissance annuelle de l'ordre de 80% et projetons d'atteindre un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros cette année"

Pourquoi ? Quel est le poids de ces leviers comparé au display ?

La répartition est équivalente entre ces trois leviers : display, social et Google. Nous y intégrons également Waze, depuis le début de l'année. Nous sommes retailer centrics. Les enjeux de nos clients retailers sont devenus massifs dans le digital. Différentes raisons l'expliquent : la crise sanitaire, le fait que les prospectus papier deviendront opt-in dans un avenir proche et tout simplement parce que les gens consomment davantage le digital sous toutes ses formes. Nous devons par conséquent offrir une réponse globale à nos clients. Le display ne peut être le seul élément de réponse, il est important pour nous d'adresser tous les écosystèmes.

Dans le ranking des principaux bidders du baromètre Adomik/IAB France, qui agrège les données de 500 éditeurs, vous êtes passé de la 12e à la 8e place, mais votre part de marché reste la même : vous pilotez 0,6% des investissements, ce qui est encore tout petit. Difficile de trouver une place au soleil ?

Nous sommes très heureux d'avoir une plus forte visibilité au sein de ce classement. Mais il ne reflète que 25% de notre business (puisque les trois autres quarts sont générés au sein des environnements Facebook et Google, ndlr.). De plus, contrairement à la plupart des autres DSP de la liste, nous ne sommes pas une plateforme ouverte : notre DSP est uniquement à usage interne pour nos clients (parmi lesquels, Decathlon, Feu Vert, Gifi ou Lapeyre, ndlr.). J'espère que nous continuerons de gravir ce classement, car cela reflète notre santé, mais ce n'est pas une fin en soi.

"Nous avons toujours été rentables et en autofinancement"

Vous semblez en pleine forme. Etes-vous rentables ? Projetez-vous de vous agrandir ?

Oui, nous enregistrons une croissance annuelle de l'ordre de 80% et projetons d'atteindre un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros cette année. Nous avons toujours été rentables et en autofinancement. Mais c'est le moment de passer de 30 à 300. C'est pourquoi nous réfléchissons à réaliser une levée de fonds à court ou moyen terme. Nous avons devant nous de gros enjeux d'industrialisation et d'expatriation de notre technologie. Notre ambition est de nous développer à l'international dès la fin de l'année.