Dejamobile s'étend à l'international

Dejamobile s'étend à l'international Après son rachat l'an passé par la plateforme de paiement Market Pay, la fintech spécialisée dans les paiements sans contact a ouvert un bureau de R&D en Tunisie, et s'attaque désormais au marché LATAM, à Sao Paulo.

Paiement digital, sans contact, billetterie mobile, cartes prépayées… Les solutions développées en marque blanche par Dejamobile ont vocation à voyager, avec une priorité donnée aux régions LATAM et nord-africaine. Dix ans après sa création, Dejamobile, a enregistré une année record en 2021 avec un chiffre d'affaires de trois millions d'euros, soit une hausse de 50% sur un an. Une croissance due à un rachat par MarketPay, filiale du groupe Carrefour, et à la crise du Covid qui a accéléré l'adoption des paiements sans contact.

Un changement de statut qui pousse désormais la fintech française à accélérer son développement international. "Ce qu'on veut, c'est poursuivre ce cycle de croissance à deux chiffres, et cela doit passer par l'international", estime Houssem Assadi, CEO de Dejamobile. Une dynamique favorisée par l'influence de la nouvelle maison mère qui possède déjà plusieurs filiales à l'international, notamment au Brésil où Market Pay est établi.

Dans les faits, l'entreprise a déjà initié son internationalisation avec l'ouverture d'un bureau R&D en Tunisie en début d'année, ainsi qu'avec plusieurs contrats en Amérique centrale et au Chili, notamment. Et si l'an passé, 30% des revenus de l'entreprise provenaient de l'étranger, l'objectif est désormais d'y déployer une présence physique, et cela commence avec l'arrivée de deux premiers salariés dans les locaux brésiliens de Market Pay dès le 1er juin prochain.

Pourquoi le Brésil ? 

L'un des défis sur lesquels s'est engagé Dejamobile, c'est l'inclusion financière. "Ce qui nous pousse à accélérer, c'est l'augmentation de la demande et le besoin de bancarisation dans cette région", précise le CEO. L'idée est donc de permettre à des consommateurs aux faibles revenus, de disposer d'un moyen de paiement centralisé. La création d'un compte bancaire traditionnel étant soumise à des frais fixes, peu d'offres existent jusqu'ici, faute d'intérêt tant pour la banque que pour le bancarisé. "Il y a un effort à faire", poursuit le CEO. Des cartes "certifiées PCI SSC", pour les consommateurs et l'introduction de logiciels softpos (software point of sale) à destination des commerçants, voilà la solution avancée par Dejamobile. Ce système permet à un marchand de se passer de terminal de paiement, une dépense souvent notable, au profit d'un logiciel d'acceptation sur smartphone. Et si le Brésil fait en apparence figure de terre promise, c'est aussi parce qu'en 2021, 34 millions de résidants ne disposaient pas d'accès au système bancaire.

L'autre enjeu, d'après Houssem Assadi, serait d'ordre macroéconomique. "Le gouvernement est conscient qu'une transition des services de paiement vers un modèle digital permettra de formaliser l'économie en évitant les paiements en liquide", poursuit-il. Cette opportunité "nous permet de garder l'espoir d'une croissance à deux chiffres pour cette année et les suivantes", confie le CEO de l'entreprise dont le modèle de rémunération est basé sur une commission des volumes de transactions, ainsi que sur les volumes de cartes digitales émises.

Pour l'accompagner, la fintech française cherche également à renforcer ses effectifs, avec un l'objectif d'une vingtaine de recrutements d'ici la fin de l'année, notamment des ingénieurs en développement, sécurité et paiement.