Christine Lagarde, serial gaffeuse

Christine Lagarde, serial gaffeuse Ses propos controversés sur les Grecs ne sont pas le premier impair de la directrice du FMI. Voici les plus mémorables.

 

 

Rigueur : sitôt annoncée, sitôt démentie

Le 2 septembre 2007, tout juste nommée ministre de l'Economie dans le gouvernement Sarkozy, Christine Lagarde annonce que le gouvernement prépare un plan de rigueur "destiné à la fonction publique pour l'essentiel". Rigueur, un mot tabou dans le langage politique. Il n'y a pas de plan de rigueur, "il y a un effort constant pour réduire la dépense de l'Etat", a rectifié dès le lendemain le Premier ministre François Fillon. Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée, parlant lui "d'un plan de revalorisation" de la fonction publique.

 

Essence trop chère ? Faites du vélo !

Le prix du carburant s'envole ? "Utilisons les bicyclettes", conseille Christine Lagarde en novembre 2007 dans Le Parisien. "Sur des petits trajets, quand on n'est pas très chargé, pourquoi ne pas laisser la voiture au garage ? Dans les grandes agglomérations ou dans les petites villes de province, utilisons les bicyclettes", proposait la ministre de l'Economie, alors que le super sans plomb 95 frôlait 1,30 euro le litre. Ce qui lui a valu de nombreuses railleries dont celles de François Hollande, la traitant de "Marie-Antoinette" : "Lorsqu'on lui demandait du pain parce que le pays était affamé, elle disait "il n'y a pas de pain, qu'on leur donne de la brioche". Eh bien maintenant il n'y a pas de carburant, qu'on leur donne du vélo'"

Les Allemands trop performants

Alors que le gouvernement français encense le modèle allemand, la ministre de l'Economie affirme au Financial Times en mars 2010 que ce fameux modèle "n'est pas viable à long terme et pour l'ensemble [de la zone euro]". Tout en saluant les bonnes performances économiques de l'Allemagne, elle explique que "Berlin gagnerait à encourager le développement de la demande sur son marché intérieur". De quoi faire tiquer nos voisins : "Il est plus profitable de réfléchir ensemble à une stratégie de croissance, plutôt que d'obliger certains à se retenir artificiellement", réagissait le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, estimant que les autres pays n'avaient qu'à faire pareil que l'Allemagne.

 

Les banques européennes en danger. Ou pas.

Lorsque la nouvelle directrice du FMI Christine Lagarde appelle le 27 août 2011 à une recapitalisation "substantielle" des banques européennes, sa déclaration est vivement critiquée. "Les banques européennes [...] sont capables de résister à des scénarios macro-économiques défavorables", réagit immédiatement l'Autorité bancaire européenne, tandis que le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, évoquait des "propos contre-productifs". "Cette déclaration est tout à fait incompréhensible", avait également déclaré Laurence Parisot, la patronne du Medef, ajoutant que "nous avons les banques parmi les plus solides du monde". Quelques semaines plus tard, le président de la Commission européenne José-Manuel Barroso reconnaîtra pourtant lui-même "l'urgence" de recapitaliser les banques européennes.

Les enfants grecs moins malheureux que les Africains

Lorsque The Guardian lui demande le 25 mai 2012 si elle se préoccupe des effets des coupes budgétaires sur la population grecque, voici la réponse de la directrice du FMI : "Je pense plus aux petits enfants dans leur village du Niger qui n'ont droit qu'à deux heures de cours par jour et qui rêvent d'une bonne éducation. [...] Je pense qu'ils ont davantage besoin d'aide que les gens à Athènes". "Les Grecs doivent d'abord s'aider eux-mêmes [...] en payant leurs impôts". Des propos qui ont suscité un tollé en Grèce mais aussi au sein même du gouvernement français, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, critiquant sa vision "un peu caricaturale".