Garantir une accessibilité universelle, un enjeu majeur pour les villes

Il est urgent d'adapter nos villes pour répondre aux besoins des populations urbaines de plus en plus denses : se déplacer librement, respirer un air sain, ou accéder aux services qu'elles proposent.

Adapter nos villes est un défi de taille pour répondre aux besoins des populations urbaines de plus en plus denses : se déplacer librement, respirer un air sain, ou accéder aux services qu’elles proposent. La ville se doit d’être inclusive pour offrir à tous, personnes en situation de handicap ou non, la possibilité d'accéder à l'ensemble des activités et des domaines du quotidien, avec la plus grande autonomie possible, sans jamais être limités par un environnement nuisible. 

En pensant la ville pour chacun des individus qui la compose, l’accessibilité universelle profite à tous les âges et permet la prévoyance de nombreux maux de société. Mais comment penser la ville de demain ? Quels sont les défis pour y arriver ? Comment accompagner les changements et s’adapter aux contraintes environnementales et sociétales ?

L’accès à tous pour tout

Les notions de qualité de vie et de bien-être des individus n’ont jamais été aussi présentes que depuis le début de la crise sanitaire. C’est tout un système qui a été bouleversé ! Désormais la préoccupation première est de placer l’individu au cœur des projets urbanistiques. Plus que jamais, les politiques et les acteurs de l’économie doivent unir leurs efforts pour trouver rapidement des réponses tangibles, en phase avec les nouveaux codes et pour tous les profils. Pour cela, il est nécessaire de penser à une approche inclusive de la ville, de la société et du monde professionnel.

Ce sont les grandes métropoles qui doivent être les premières à s’adapter et à évoluer vers une approche universelle. En effet, elles sont aujourd’hui souvent montrées du doigt pour leur laxisme en matière d’accessibilité, avec notamment les obstacles à la navigabilité de tous qui sont loin d’être cantonnés aux transports en commun. Trottoirs trop étroits ou inexistants, voirie abîmée, manque d’ascenseur, feux tricolores non équipés de systèmes sonores, ou marches devant les boutiques, la liste est imposante. Et il faut bien admettre que les normes administratives ne facilitent pas toujours les choses …

In fine, un des aspects positifs de la crise sanitaire est qu’elle aura permis de prendre davantage en compte les handicaps invisibles apparus à posteriori tels que les troubles mentaux, psychologiques et physiologiques et les fragilités individuelles de chacun. Il y a désormais une vraie prise de conscience sur le fait qu’un handicapé n’est pas seulement une personne en fauteuil roulant. 

La prévention avant tout

Il existe de nombreux axes de développement et de solutions pour maintenir le lien social et intégrer tous les publics dans une société en bonne santé. Mais avant même de penser au curatif, il faut encourager le préventif sur le court terme. Celui-ci passe par des mises en relation du public avec des professionnels et des aidants pour apporter des conseils quotidiens, mais aussi par de l’éducation autour des bons gestes à adopter et une meilleure connaissance des problématiques de chacun.

Dans cette logique, il est nécessaire que les politiques comprennent que cela fait partie des enjeux prioritaires d’une ville inclusive en devenir. Pour cela, ils doivent combiner le formatif et l’incitatif, en créant des instances de dialogue entre les différents publics, et en faisant moins de compensation et plus de solutions inclusives.

Sur du plus long terme, il s’agira de généraliser et de faciliter la rencontre des deux mondes que sont, les associations et les pouvoirs publics, pour trouver des solutions innovantes qui vont garantir l’autonomie de chacun. Elles sont d’ailleurs nombreuses à avoir été créées au départ pour simplifier la vie des personnes en situation de handicap, comme l’assistant vocal, les pictogrammes ou les SMS, et être devenues des outils du quotidien désormais ancrés dans les mœurs.  

En effet, la technologie apparaît comme un outil indispensable pour rassembler et faciliter l’accessibilité, mais ne peut fonctionner sans la mise à disposition des données des villes. Ainsi, les marchés publics doivent donc accompagner et soutenir ces initiatives en assurant une transparence des informations.

Mais comment collaborer avec ces innovations ? Bien que les villes aient de véritables attentes et une grande volonté d’expérimenter de nouvelles solutions, il faut encore mettre en place des véhicules juridiques et moderniser la croyance pour changer les comportements sur l’accessibilité. Finalement, elle doit être pensée dès le lancement du processus d’innovation, elle se doit d'être adoptée par le plus grand nombre et comprise à travers l’éducation et la prévention. S’unir pour mieux avancer, voilà la clef d’une accessibilité universelle !