Vulog roule hors d'Europe et s'attaque au free-floating

Vulog roule hors d'Europe et s'attaque au free-floating Le Niçois fournit des plateformes d'autopartage en marque blanche à des constructeurs comme PSA et Volkswagen jusqu'aux Etats-Unis et en Chine. Il y ajoute désormais des scooters et trottinettes.

Free2Move, MOI, Mocean… Derrière les noms de ces services d'autopartage se trouvent des constructeurs auto comme PSA, Volkswagen, ou encore Hyundai. Et derrière ces constructeurs, on retrouve souvent Vulog. Cette start-up niçoise fournit à ses clients (principalement des constructeurs, mais aussi des loueurs) une plateforme en marque blanche ainsi qu'une technologie de boîtiers connectés pour opérer leur propre service d'autopartage. 32 de ces services dans le monde passent aujourd'hui par Vulog, soit 20 millions de trajets par an.

La start-up s'est immédiatement développée hors de France (elle n'y compte qu'un seul client), principalement sur le marché européen, avec des opérations à Madrid, Lisbonne, Copenhague ou encore Oslo. Elle a emporté en juin 2019 son plus gros contrat à Berlin avec WeShare, une appli d'autopartage opérée par Volkswagen forte de 2 000 véhicules. Et elle commence à sortir d'Europe, avec des contrats à Washington et Los Angeles, respectivement pour PSA et Hyundai, en Australie (Melbourne), et même en Chine dans la ville de Wuhan. "Nous faisons nos premiers pas en Chine pour commencer à tisser des liens avec des constructeurs locaux afin de les aider à s'implanter sur les marchés chinois et américains.", précise le PDG de Vulog Grégory Ducongé. "Ils doivent construire la notoriété de leur marque  et cela passera par des services partagés pour que le public essaie leurs véhicules.

Diversification

Pour capitaliser sur ces succès, Vulog commence aussi à ériger des barrières à l'entrée. Le Niçois a signé en mai un partenariat avec Renault, qui voit le constructeur installer des boîtiers Vulog sur ses Zoé, très utilisées par les services d'autopartage européens, dès leur conception. Les véhicules n'ont plus besoin d'être connectés ensuite par les clients de Renault, qui seront forcément incités à choisir Vulog, puisque ces boîtiers préinstallés ne sont pas compatibles avec des technologies concurrentes. "C'est aussi un plus pour proposer une solution la plus simple possible à nos clients opérateurs", ajoute Gregory Ducongé.

Pour maintenir sa croissance lissée de 50% par an, la société a entamé une diversification de sa palteforme au-delà de l'autopartage, vers les scooters et trottinettes en libre-service. Son client belge Poppy a ajouté des scooters et trottinettes à Bruxelles et Anvers, tandis qu'un service dédié aux trottinettes a été lancé à Stockholm (Aimo) et que deux autres se focalisent sur les scooters à Paris et Miami (Troopy, Dashee).

Les clients dans l'attente

La start-up essaie à présent de convaincre tous ses clients d'élargir eux aussi leurs offres. Elle s'attend à ce qu'une dizaine d'entre eux franchissent le pas d'ici fin 2020. N'ont-ils pas été refroidis par les déboires et nouvelles régulations des acteurs du free-floating, trottinettes en tête ? "Beaucoup de nos clients se posent la question de se positionner sur le free-floating, car c'est une première étape vers un début de Maas (mobility as a service, ndlr)", explique Grégory Ducongé. "Ils attendent de voir quelle sera la situation à la sortie de l'hiver, où beaucoup d'opérateurs vont disparaître", anticipe-t-il.

Grégory Ducongé  reste toutefois convaincu de l'intérêt pour ses clients de ne pas se cantonner à l'autopartage. "Lorsque l'offre s'enrichit sur un marché, cela a tendance à faire grossir le gâteau plutôt qu'à répartir différemment les utilisateurs, donc à augmenter l'usage global et le chiffre d'affaires", estime-t-il, avant de préciser que l'ajout de trottinettes et scooters a fait progresser jusqu'à 34% le nombre de réservations lors de premiers essais avec ses clients. Vulog y trouve aussi son intérêt, car la start-up se rémunère via un modèle de licence payés en fonction du nombre de véhicules gérés par la plateforme. Plus de moyens de transports, c'est donc davantage de chiffre d'affaires.