La fonction finance face à l'incertitude économique

Alors que les dépenses risquent de s'accumuler et que les financements deviennent plus difficiles à lever, les dirigeants financiers doivent rendre la fonction finance plus agile et productive.

Tandis que la conjoncture économique semblait s’améliorer après la sortie du Covid, l’avenir semble plus que jamais incertain, avec une perspective de récession imminente. Entre août 2021 et août 2022, 26,5% de faillites supplémentaires d’entreprises ont été relevées par la Banque de France.

Des difficultés commerciales avec le Royaume-Uni liées au Brexit à la guerre en Ukraine, les circonstances étaient réunies pour causer une montée en flèche des prix des énergies, des composants et des matières premières. L'inflation a ainsi atteint 9 %, son niveau le plus élevé depuis quarante ans.

D’une part, les dépenses des entreprises risquent de s’accumuler, de l’autre, les levées de fonds deviennent plus difficiles à boucler. Il faut implémenter une approche adaptée aux temps qui nous attendent et les responsables financiers se transforment en chefs de guerre, en réduisant les dépenses et en rendant la fonction finance plus agile et productive.

Enjoindre à la frugalité

La réduction des dépenses ne rendra pas les équipes financières populaires auprès du reste de l’entreprise. Résilier des abonnements à des logiciels, redéfinir les dépenses marketing pour privilégier le retour sur investissement, renoncer à l’aide des cabinets de recrutement pour trouver de nouveaux talents… Tout cela demandera d’expliquer aux parties prenantes que ces sacrifices sont vitaux pour que l’entreprise prospère à long terme.

Pourtant, certaines dépenses sont nécessaires (fournitures de bureaux, déplacements professionnels, budgets marketing…) et relèvent plus de l’investissement que de la dépense superflue. Il faut que les employés puissent les effectuer, rapidement, sans pour autant que les DAF perdent en visibilité sur leur trésorerie.

Face à ce défi, les entreprises vont devoir s’appuyer sur des plateformes de gestion pour s’acquitter automatiquement des processus de validation des frais professionnels. Ces dernières permettent à la fonction finance de s’assurer que les budgets ne soient ni dépassés, ni employés à mauvais escient.

Contrairement aux cartes, ce type de solution permet de responsabiliser les employés du fait de leur utilisation partagée. Ainsi, ces derniers sont contraints à dépenser sobrement  car leurs transactions sont traçables, et les équipes financières peuvent s’appuyer sur des données exactes, maîtrisées, et mises à jour en temps réel. Aussi, le télétravail fait émerger d’autres questions de sécurité autour du partage des cartes en entreprise.

Comme il faut établir des règles claires avec les employés, les plateformes de ce type permettent aux DAF d’allouer et de limiter les budgets.

L'automatisation, une arme contre la pénurie de personnel

Si d’une part la digitalisation de la fonction finance peut contribuer à circonscrire les dépenses, rediriger les équipes financières vers leur cœur de métier : la stratégie (qui devra être leur priorité pour passer le cap difficile de la récession qui s’annonce), d’autre part, la digitalisation minimise le besoin de recruter dans la fonction finance, une force à une époque où il est difficile de séduire et fidéliser les talents en entreprise.

En effet, rares sont les candidats motivés par des tâches comme la saisie de données. De plus, la marge d’erreur sera plus élevée lorsque ces missions à faible valeur ajoutée sont effectuées manuellement. Or, les outils technologiques qui s'intègrent directement aux logiciels de comptabilité réduisent également la duplication des données et la marge d’erreur humaine.

Prévoir les flux de trésorerie pour triompher de la récession

Avec 25% de faillites d’entreprise en France dues à des retards de paiements entraînant un manque de liquidités, les entreprises doivent absolument maîtriser leurs flux de trésorerie.

Cette affirmation est d’autant plus vraie dans le contexte d’incertitude actuel, surtout concernant des business models aux flux irréguliers et dépendants des cycles d’investissements (start ups, scale ups…). Rares sont les investisseurs potentiels qui souhaitent miser sur une entreprise qui va être liquidée dans les six mois, surtout lorsque les temps sont revenus à la prudence en bourse comme dans les marchés non-cotés.

L’évolution technologique permettant que l’automatisation des logiciels de comptabilité et des modules complémentaires soient exploités, il est de bon sens de s’y appuyer pour générer des prévisions de trésorerie précises, plutôt que de continuer à surcharger des équipes qualifiées pour remplir des feuilles de calcul pour des résultats erronés.

L’intelligence artificielle, notamment, peut aider à traiter les données de paiement de l’entreprise, anticiper les flux de trésorerie, identifier les mauvais payeurs comme les dépenses superflues.

Seule une gestion responsable des dépenses d’entreprise et de la trésorerie en général, permettra un assainissement des comptes et un retour à un scénario macroéconomique de croissance durable. À terme, ces changements de comportements maximisent l’impact et augmentent la valeur de l’entreprise.