L'inondation du siècle va forcément frapper cette grande ville française et ce ne sera que le début
Ces dernières années, des phénomènes météorologiques d’ampleur ont déferlé en nombre sur le territoire français. Résultat : des dégâts considérables et une facture climatique qui ne cesse de grimper. Entre 2020 et 2023, les catastrophes naturelles ont coûté aux assureurs français 6 milliards d’euros par an en moyenne contre 1,5 milliard d’euros entre 1982 et 1989. Dans certaines régions cette facture risque d’exploser.
En Bretagne, une ville va connaître régulièrement des catastrophes naturelles d’une ampleur considérable : les inondations centennales, aussi appelées inondations du siècle. Ces submersions qui, en théorie, n’ont qu’une chance sur cent de se produire chaque année, pourraient bientôt devenir annuelles.
C’est ce qu'indique une étude publiée dans une revue de l’union américaine de géophysique. Des chercheurs de l'université de l’Alabama (Etats-Unis) ont voulu montrer les conséquences du réchauffement climatique et de l'élévation du niveau moyen de la mer sur les phénomènes extrêmes côtiers.

Ces ingénieurs ont analysé 204 zones dans le monde, permettant de couvrir une bonne partie du globe. La plupart de ces zones seront confrontées à des inondations extrêmes. Parmi elles, la pointe du Finistère et la métropole brestoise. C’est que la deuxième ville de Bretagne est déjà régulièrement frappée par des crues. Depuis 1989, treize inondations ont été classées en catastrophe naturelle, d’après les informations du site gouvernemental Géorisques.
Selon l’étude américaine, c’est à partir de 2100 que Brest pourrait connaître des inondations exceptionnelles chaque année. D’ici là, leur fréquence devrait augmenter progressivement. En 2050 déjà, le pays de Brest pourrait faire face à des inondations centennales tous les neuf à quinze ans, en fonction des différents scénarios climatiques envisagés.
Ces événements seront si fréquents “qu’ils ne pourront plus être considérés comme des phénomènes centennaux”, malgré leur intensité, note Hamed Moftakhari, ingénieur civil et professeur à l’université de l’Alabama qui a supervisé l'étude.
Ces torrents d’eau de mer qui déferleraient sur Brest ne sont pas seulement dus à des tempêtes exceptionnelles, mais surtout à la montée des eaux, car l'élévation du niveau marin augmente la fréquence et la gravité des inondations côtières.
Avec un niveau marin élevé, il ne faudrait pas une tempête d’une puissance phénoménale pour créer des inondations d’envergure. Et en Bretagne, cette élévation du niveau marin est déjà visible. “En témoigne le marégraphe de Brest qui enregistre le niveau de la mer depuis 1711. Les mesures effectuées au cours des 300 dernières années indiquent une élévation d’environ 35 cm”, précise l'observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB).
Cette élévation “entraînera peu à peu une inondation permanente d’une partie des zones les plus basses, obligeant les habitants et les activités du bord de mer à s’adapter”, ajoute l’OEB.
Pour faire face à ce phénomène, des infrastructures nouvelles générations doivent être mises en place par les collectivités, des projets sont en cours d’étude par la métropole et le département. Les auteurs de l’étude rappellent que les catastrophes naturelles sont le résultat de décisions humaines, et non pas uniquement de risques naturels.