La crise du Covid-19 révèle l'urgence de transformer notre économie

Les entreprises du numérique s'en sortent-elles mieux que les autres face à la crise ? Oui, car elles génèrent majoritairement de la matière grise et ne souffrent donc pas vraiment d'être éloignées de leurs centres de production.

Mais surtout "Oui" parce que nativement elles disposent des technologies qui leur permettent de travailler à distance et en sécurité. Pour beaucoup d’organisations plus traditionnelles, la crise a mis en lumière cette réalité : ce qu’apporte aujourd’hui la digitalisation pour ces entreprises doit demain devenir la règle pour toutes.

Une économie numérique qui apparait comme un modèle

Le digital par construction se prête au travail distanciel. Les entreprises du numérique ont cette capacité à basculer rapidement d’un bureau à un autre sans vraiment que cela impacte leur productivité. Certes, l’écosystème numérique est vaste et ce qui vaut pour les unes ne vaut pas forcément pour les autres. Si la poursuite de l’activité a été possible pour la majorité des sociétés issues de cet univers, la demande a néanmoins été conditionnée par la bonne santé et les priorités stratégiques de leurs clients.

Certains acteurs ont ainsi vu leurs projets stoppés ou reportés sans échéances précises. C’est le cas notamment des sociétés évoluant dans le domaine du conseil ou des éditeurs de logiciels RH, par exemple. Ces derniers s’inscrivent dans des projets complexes et transverses qui, du jour au lendemain, n’ont plus été prioritaires. En revanche, les entreprises proposant des technologies collaboratives, d’accès et/ou de sécurisation des données et de digitalisation des processus ont majoritairement profité de cette période si particulière. Ce qui est certain, c’est que toutes ont fait la preuve que la transformation numérique était un atout clé dans des circonstances exceptionnelles, mais pas seulement…

Une précipitation porteuse de risques

Les entreprises n’ayant pas encore abouti leur transformation numérique ont très vite compris à l’annonce du confinement qu’il était impératif pour elles de combler leur retard. Beaucoup ont alors opéré un virage vers les solutions digitales qui ont gagné, en quelques semaines seulement, entre 10 et 15 ans de délais d’adoption. Le télétravail, encore très minoritaire dans les entreprises traditionnelles, s’est imposé quant à lui comme un dispositif central des plans de poursuite d’activité et le sera encore plus demain.

Cependant, lorsque vous êtes face à une situation inédite, à laquelle vous n’êtes pas préparé, votre premier réflexe est de trouver rapidement une solution, sans forcément vous soucier de la souveraineté de vos données ou de la sécurisation des processus que vous installez. Logiquement, les entreprises les moins équipées et les moins informées ont privilégié la notoriété, la rapidité d’implémentation et la facilité d’usage à la protection de leurs données.

Très vite, les failles de sécurité de certains logiciels de visioconférence ou de chat instantané ont été révélées, montrant les limites de cette précipitation. Même s’il est difficile de connaître avec précision le nombre d’attaques contre les systèmes d’informations des entreprises pendant le confinement, la plupart des experts s’accordent à dire que les cyberattaques ont littéralement explosé pendant cette période de désorganisation qu’a été le confinement. Ces piratages ont principalement concerné des usurpations d’identité, des intrusions dans les serveurs mails et des extractions de données personnelles(1).

Après l’improvisation, la réflexion

Parce qu’il n’est pas imaginable aujourd’hui d’arrêter une nouvelle fois la machine économique en cas de 2e vague, les entreprises accélèrent toutes leurs investissements numériques.  La résilience digitale impliquera de prioriser la digitalisation des processus collaboratifs, sécuriser l’accès à leurs systèmes d’information et s’équiper des bons outils de communication. Si la première vague a souffert d’un manque de préparation, la potentielle suivante profitera pleinement aux acteurs européens, dont les solutions souveraines répondent à des critères et normes de sécurité et de confidentialités très encadrés.

Ce qui est sûr, c’est qu’il est temps pour nos entreprises de faire leur mutation numérique. Quand on sait qu’actuellement seuls 8 % des sociétés de plus de 500 salariés utilisent la signature électronique de façon systématique(1), on comprend l’urgence qu’il y a à accélérer la transformation de notre économie. Les entreprises doivent avoir confiance dans les Cloud souverains et les solutions qu’ils hébergent, qui vont leur offrir plus de flexibilité et des gains de temps comme de productivité. Dans une économie mondialisée, les entreprises qui rechignent à évoluer se mettent en péril face à celles de pays beaucoup plus avancés sur ces sujets. Mais, réussir sa transformation demande du temps. Il n’est donc clairement pas envisageable d’attendre la prochaine crise pour réagir !

(1)Étude OpinionWay pour Oodrive menée par téléphone auprès d’un échantillon de 200 responsables d’entreprises françaises de 500 salariés et plus, tous secteurs d’activité confondus, entre le 10 et le 28 février 2020.