Trois bonnes raisons de réintégrer des salariés boomerang
4,5% des inscrits sur LinkedIn en France ayant changé de poste en 2022 sont revenus dans une entreprise où ils avaient déjà exercé au préalable, a fait savoir au JDN le réseau social professionnel, qui dénombre 24 millions de comptes dans l'Hexagone. C'est 1 point de plus que la moyenne mondiale, selon les chiffres de LinkedIn. Cette pratique aurait même fortement accéléré ces dernières années, selon Martin Villelongue, directeur exécutif senior du cabinet de conseil en recrutement Michael Page. Employeurs, vous hésitez à réintégrer des salariés boomerang ? Voici trois bonnes raisons de le faire.
1. Un facteur de motivation pour les équipes
"La réintégration d'anciens salariés a évidemment toujours existé, mais de manière assez anecdotique, introduit Martin Villelongue. Les grandes entreprises avaient parfois des réticences de principe à voir revenir des anciens collaborateurs. Elles n'étaient pas sûres du type de message que cela renvoie aux autres salariés. Or, les salariés boomerang sont incontestablement des facteurs de motivation, c'est un message RH extrêmement positif pour l'employeur", note le directeur exécutif senior du cabinet de conseil en recrutement Michael Page. Car le message renvoyé est : l'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs.
Vincent Beaupérin, managed payroll services french director de SD Worx, a récemment réintégré deux salariées et ne le regrette absolument pas. "Ce sont vraiment des relais internes de la marque employeur. Elles sont leaders, s'impliquent, sont contentes d'être là. Inconsciemment, elles donnent la bonne parole et permettent aux autres de relativiser", se réjouit Vincent Beaupérin, qui confie compter sur ces collaboratrices boomerang.
2. Un salarié boomerang s'intègre plus vite
"Quand les conditions sont favorables à la réintégration, l'employeur trouve ou retrouve un salarié formé qui connaît les rouages, les spécificités organisationnelles et culturelles de l'entreprise, ce qui facilite son efficacité et son opérationnalité dans le poste", fait valoir Martin Villelongue.
"Depuis que Salesforce existe, les boomerang existent, et ça a toujours été le cas à tous les niveaux de l'entreprise, et ce, quels que soient les métiers, met en avant Yaëlle Leben, DRH Europe du Sud de l'entreprise d'applications de gestion de la relation client. C'est d'ailleurs une terminologie complètement intégrée dans l'entreprise : les collaborateurs disent 'je suis un boomerang'. Nous estimons qu'un ancien collaborateur est le bienvenu quand il revient tout en sachant quelle est notre culture. Le casting est alors garanti. L'intégration se fait plus vite."
3. Un salarié boomerang revient meilleur
"Ces collaborateurs reviennent avec des compétences supplémentaires, poursuit Yaëlle Leben. Ils ont appris des choses ailleurs et vont être capables de nous ouvrir l'esprit et les yeux sur des modes de fonctionnement observés ailleurs." En effet, il y a de grandes chances que les collaborateurs partis soient allés travailler chez des concurrents, des partenaires ou des clients et puissent rapporter dans leurs bagages des pratiques qu'ils y auraient appris.
"Après être allés se confronter à d'autres environnements, généralement, les salariés reviennent meilleurs, confirme Martin Villelongue. Ils ont du recul sur les travers inhérents à chaque organisation, un regard neuf, des idées nouvelles… Ils reviennent avec le savoir-faire qu'ils avaient déjà et celui qu'ils ont obtenu ailleurs", résume le directeur exécutif de Michael Page, qui précise que la majorité des retours se font à un niveau de responsabilité équivalent.