Et si on célébrait la révolution managériale post-covid19 ?

En marche forcée tout au long du confinement, le management à distance a mis en exergue autant de pratiques inspirantes que de failles. A l'ère de l'après-Covid19, le monde du travail gagnera en exigences managériales.

La controverse du management pré-covid19

Avant même que survienne la crise sanitaire, le management en entreprise souffrait d’ores et déjà d’une réputation contestée. Ces deux dernières années ont en effet vu fleurir un nombre croissant de publications et d’enquêtes en la matière. Pointant du doigt l’usurpation du travail d’autrui, l’absence de confiance, le manque de reconnaissance, ou encore des plannings surchargés…toutes corroborent l’idée que le management doit progresser. Parmi les études les plus récentes, celle d’ADP, le pionnier en solutions de gestion du capital humain. L’enquête citait début 2020, les déficiences managériales comme le frein principal à la productivité des salariés français sondés. Des comportements managériaux qui peuvent, dans les cas les plus sévères, pousser les collaborateurs à la démission. Mais alors que la pandémie a bouleversé l’organisation des entreprises, elle a également exacerbé ces failles au sein des équipes.

Management et confinement : la révélation

Micromanagement, management purement administratif, absence de coaching… Le confinement a mis en avant les incohérences et finalement joué le rôle de « stress-test », révélant ainsi l’urgente nécessité du retour au rôle originel du manager : celui qui pilote, oriente, aligne, donne le sens des actions… et créé de l’engagement. Dans la catégorie du mauvais management, on citera le triste et criant exemple d’Uber et de sa vague récente de milliers de licenciements express. Comment ? Par visioconférences de 3 minutes auprès des employés concernés, façon “Up in the Air” mais sans Georges Clooney. On en conviendra : le mode de communication choisi, expéditif et désincarné, manque cruellement d’empathie face à la situation actuelle. Certes, en ces temps mouvementés il n’y a pas de manager parfait. Pour autant, il est de rigueur d’adapter son style de management pour faciliter la relation avec les salariés et gagner en impact. Un manager performant doit, par définition, gérer la charge de travail et fixer des objectifs réalistes, tout en s’assurant que les collaborateurs disposent des ressources et du soutien nécessaires pour évoluer quel que soit le contexte. Un rôle qui ne s’improvise pas et exigera des formations adaptées à cette situation mouvante.

La révolution managériale du « monde d’après »

Pendant trop longtemps, le manager est resté cantonné à un rôle d’administrateur des ressources. La tendance post-covid19 est de redonner un rôle central au manager. Celui qui se mue en meneur d’équipe, sait garder le rythme, faire preuve de bienveillance et d’écoute, tout en restant agile et efficace. Celui qui a compris que la confiance et la liberté de ton étaient les piliers de l’adhésion des collaborateurs à la stratégie de l’entreprise. Mais par-dessus tout, la valeur du manager de demain se situe dans sa capacité à nuancer son style de management en fonction des situations. Les codes obsolètes du management d’antan doivent aujourd’hui laisser place à une transformation profonde. L’évolution doit s’orienter vers un mode de fonctionnement axé en priorité sur l’humain. Si la prospective des compétences table sur un changement profond des métiers d’ici 2030, les managers, quant à eux, ne doivent et ne pourront plus attendre.  La révolution est en marche et sera une condition sine qua non pour inscrire son entreprise dans le monde du travail de demain.