Recrutement, engagement et expérience collaborateur : connaissez-vous les mad skills ?

Elles occupaient généralement quelques lignes en bas d'un CV, mais aujourd'hui elles sont devenues un argument à mettre en avant. Les mad skills sont ces compétences hors du commun acquises au cours d'activités de loisirs et désormais de plus en plus recherchées par les entreprises. Elles suscitent aujourd'hui un vrai intérêt dans la guerre des talents.

Bénévole dans une association, sportif dans une équipe de handball, voyageur, pratiquant d’un instrument de musique ou encore passionné de dessin, ces différents loisirs ou expériences personnelles ne sont plus à reléguer en fin de page d’un CV ou jetés sans trop de considération dans une lettre de motivation. Bien au contraire, de plus en plus de recruteurs prêtent désormais attention à ce type de centres d’intérêt. Car derrière ces hobbies se cachent bien souvent des compétences qui sortent de l’ordinaire. Elles portent un nom : les mad skills.

Un complément aux hard et soft skills

En venant compléter les hard skills (compétences techniques) et les soft skills (savoir-être), ces "compétences folles" en français sont des aptitudes particulières et singulières acquises par une activité réalisée en dehors de l’entreprise et pouvant apporter beaucoup à l’organisation. Jouer au basket montrera la capacité d’un individu à travailler en équipe, s’impliquer dans une ONG, c’est faire preuve d’investissement, aimer jouer au jeu vidéo améliorera la prise de décision. Si l’on s’en tient au cabinet de recrutement Robert Half, trois mad skills sont actuellement très prisées des recruteurs :

  • la capacité à se tromper et reconnaitre le droit à l’erreur,
  • l’altruisme,
  • la capacité à surmonter des obstacles.

Un véritable plus pour une équipe

Si elles permettent d’élargir la vision d’un dirigeant sur une personne, les mad skills deviennent des arguments pour constituer une équipe complémentaire et performante avec des profils différents, polyvalents, flexibles et sachant s’adapter. Une étude Indeed menée auprès de 300 recruteurs à la fin de l’année 2019 montrait d’ailleurs que 62 % d’entre eux souhaitaient constituer des équipes les plus diversifiées possibles. À la lecture d’un CV, les expériences personnelles et hobbies sont donc importants pour 68 % des professionnels sondés. Évidemment, l’intérêt pour ces compétences ne sera pas le même suivant le métier et est plutôt à étudier au cas par cas.

Un atout pour le bien-être et l’engagement

Néanmoins, compter sur des personnalités singulières aux parcours atypiques et adeptes de hobbies permet de faire grandir et progresser toute une équipe. Un vrai atout pour une entreprise, en particulier en temps de crise. D’autant plus que prendre en compte les « compétences folles » d’une personne – comme c’est déjà le cas pour les soft skills - aura un impact positif aussi bien sur un plan professionnel (accomplissement, écoute, implication, liberté) que personnel (confiance, épanouissement). Ce qui va contribuer à développer le sentiment de bien-être et donc d’engagement des collaborateurs.

Toujours est-il qu’accorder une place importante à ces mad skills implique forcément d’alléger ou de transformer la culture du management au sein des organisations. Et de complètement repenser l’expérience collaborateur proposer au sein de ces dernières.