Savoir utiliser le 360° à bon escient Les pièges à éviter

Penser que les résultats vont parler d'eux-mêmes

L'outil en lui-même restitue simplement les réponses des personnes interrogées. "Il n'y a pas dans l'outil un modèle qui intègre plus d'informations, ou qui prend en compte les hésitations au moment de voter. Dans le cadre du 360°, nous travaillons sur une information à plat", précise Francis Karolewicz. Tout l'enjeu du 360° réside donc dans le travail de lecture de ces résultats, au moment du débriefing. Autre conséquence de cette erreur : certaines entreprises pensent qu'il est possible de se passer d'un debriefing. Il est vrai que faire appel à un cabinet externe spécialisé a un coût : entre 500 et 600 euros HT par personne pour le débriefing. Mais un 360° non débriefé peut être très dangereux, allant jusqu'à déstabiliser un manager, et devenir ainsi contre-performant. "Tout le monde n'a pas la maturité pour recevoir les résultats d'un 360° sans accompagnement, sans avoir d'aide pour comprendre".

Complexifier la présentation des résultats

Tout le monde n'a pas la maturité pour recevoir les résultats d'un 360° sans avoir d'aide pour comprendre

La complexité n'apporte rien au 360°, au contraire. Il est préférable d'opter pour une présentation la plus simple à la lecture, de sorte qu'elle soit la plus parlante possible au manager, via des graphiques simples. Une présentation des résultats par une répartition des votes sur une échelle, item par item, est plutôt recommandée, car elle est plus compréhensible qu'une moyenne moins visuelle. Par exemple : 3 votes des collaborateurs pour "peu pratiqué" pour l'item "sait déléguer" ; 1 vote pour "très peu pratiqué". Cela n'empêche toutefois pas de présenter des moyennes, mais plutôt sur des points plus globaux. En revanche, il est important d'entrer le plus possible dans le détail.

Etendre de façon très vaste le champ du 360°

Pour ouvrir le 360° de façon plus large, il est possible d'intégrer des clients dans les répondants au questionnaire, lorsqu'il s'agit par exemple de responsables commerciaux. Mais il y a des limites à l'innovation. Dans le cadre du suivi des hauts potentiels, les sociétés peuvent transformer le 360° en 720°, en intégrant même l'entourage personnel du manager. Toutefois, ces cas sont très particuliers et sortent le 360° du champ des items de management pur. Les questions portent alors plus sur le comportement, l'autorité, l'écoute en général, par exemple, dans une optique de développement personnel. Mais il ne s'agit plus du même questionnaire. Une prudence sur la confidentialité des résultats est encore plus importante.