Yves Grandmontagne (LabRH) "Nous créons un outil de recherche en ligne des acteurs de l'e-RH"

Yves Grandmontagne a été élu président du LabRH, principal think tank de l'e-RH, en octobre dernier. Il compte porter la voix du secteur dans le débat public et renforcer les liens entre start-up et grands comptes.

JDN. Quels sont vos prochains chantiers avec le LabRH ?

Yves Grandmontagne, président du LabRH © Yves Grandmontagne

Yves Grandmontagne. L'association LabRH a vocation à mettre en relation différents acteurs autour de l'innovation RH. Nos priorités s'articulent autour de ces acteurs via une aide directe à leur développement ou une exposition auprès de grands comptes, leurs futurs clients. Pour cela, nous avons un rôle d'animation d'évènements de diverses natures, à Paris et en région. Mais parmi nos adhérents, on compte non seulement ces acteurs de l'innovation, qui sont des petites structures, mais aussi des entreprises au sens large du terme, qui se posent des questions sur l'innovation et l'évolution de leurs pratiques en ressources humaines. Nous allons donner la possibilité à ces entreprises d'être mises en relation avec ces start-up et de nourrir leur réflexion. Par exemple, pour avoir une vision différente du recrutement ou de la formation.

Vous voulez aussi créer un annuaire des start-up de l'e-RH

Nos adhérents auront à leur disposition (en décembre prochain, ndlr) un accès réservé à un outil de recherche en ligne des acteurs de l'innovation. Au bout de trois ans d'existence, nous avons une vue très complète sur ce qu'est l'innovation à un instant T en matière de ressources humaines en France.

Comment envisagez-vous de collaborer avec les pouvoirs publics ? Sont-ils ouverts à ce type de sujet ?

Le LabRH a une très bonne visibilité auprès du ministère du Travail et du secrétariat d'Etat au Numérique. Mais aussi de Pôle emploi ou la Caisse des Dépôts. Ce sont des acteurs très investis notamment sur la réforme de la formation. Ils sont intéressés de nous intégrer dans des chantiers plus larges mais il faut encore en définir les modalités. Ils veulent avoir notre point de vue privilégié en matière d'innovation pour les ressources humaines.

Quels sujets aimeriez-vous porter auprès de ces acteurs publics ? La formation en ligne, la recherche d'emploi…

Beaucoup de questions portent sur la gestion des compétences. Ce sont de vrais enjeux dans une période où les entreprises comprennent que les compétences doivent se renouveler et notamment que les compétences comportementales, les softs skills, prennent un relief particulier. On a besoin de nouvelles compétences parce que le marché évolue très vite. Il y a aussi les sujets de l'engagement, de la motivation, du bien-être en entreprise... D'ailleurs, ce sont de sujets autour desquels on a de plus en plus d'initiatives de start-up.

Comment analysez-vous l'évolution du secteur de l'e-RH depuis quelques années ?

"Les pouvoirs publics veulent avoir notre point de vue privilégié"

Il faut regarder deux courants. D'une part, dans les SIRH, les systèmes d'information RH, je pense qu'on est dans une vague de consolidation avec des grandes acquisitions. Cela ne date pas d'aujourd'hui,  à l'image du rachat de PeopleSoft par Oracle (en 2004, ndlr). Sur ce point, il existe déjà des grands acteurs, solidement implantés. A l'inverse, dans les start-up, les entreprises émergentes, on est dans le foisonnement d'initiatives. Des start-up qui vont souvent chercher à se connecter à ces grands SIRH au travers d'API pour être des applications complémentaires.  Il y a un donc un double mouvement : une concentration, engagée depuis un bout de temps, autour des grands acteurs des SIRH, et une vague d'innovation parmi les start-up qui va encore continuer.