Whoz lève 25 millions d'euros pour optimiser le staffing grâce à l'IA

Whoz lève 25 millions d'euros pour optimiser le staffing grâce à l'IA S'adressant historiquement aux acteurs du service, la société parisienne étend sa cible au domaine de la banque-assurance, de l'industrie, des télécoms et des utilities.

Fondée en 2016, la pépite française Whoz boucle sa première levée de fonds. A hauteur de 25 millions d'euros, elle est conclue auprès du fonds américain PSG Equity. Whoz commercialise une solution bardée d'IA pour optimiser le staffing des sociétés de services. L'enjeu : tenir compte des besoins des clients, mais aussi de l'appétence des talents disponibles pour les missions, le secteur et le donneur d'ordres. Une offre qui tombe à pic à l'heure de l'accélération des projets de digitalisation dans le sillage de la crise du Covid. "Le potentiel est important. Les sociétés de services représentent un marché de 100 milliards de dollars en France et environ 1 000 milliards de dollars en incluant le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Allemagne et l'Inde. Or, c'est un domaine où il existe des CRM ou des ERP, mais pas d'outils de staffing ad hoc", explique Jean-Philippe Couturier, CEO & fondateur de Whoz.

La solution de l'éditeur se compose de trois briques. La première, Talent Cloud, est là pour référencer l'ensemble des compétences internes et externes. Elle s'adosse à un réseau de neurones (orienté ontologies) conçu pour cartographier les savoir-faire quel que soit le vocabulaire utilisé. La seconde, Planning Studio, planifie les ressources en fonction des projets. Elle s'articule autour d'un moteur de recherche qui puise dans le réseau de neurones pour fait le lien entre les aptitudes nécessaires, les aspirations des collaborateurs et leur disponibilité. Objectif : aboutir à l'allocation la plus juste pour chacun. Enfin, Performance Center compile toutes les données de staffing en vue d'optimiser les scénarios de capacity planning. "ici ; l'enjeu est de prédire l'activité à 6 mois ou un an en termes de compétences et de recrutement", explique Jean-Philippe Couturier.

Une croissance de 1042%

Whoz a pour vocation de s'intégrer aux systèmes d'information des sociétés de services. La plateforme est équipée pour cela d'une dizaine de connecteurs. En amont, elle récupère les missions saisies par les commerciaux dans les CRM de Salesforce, Pipedrive ou Odoo. En aval, elle synchronise les compétences mises en œuvre sur le terrain avec des SIRH comme Workday ou SAP SuccessFactors pour permettre le déploiement des plans de formations et de recrutement nécessaires. Une fois les ressources allouées, les informations sont ensuite transmises au système financier (Oracle, Sage, SAP) pour réconcilier la facturation.

"Nous sommes déployés sur 50 pays grâce essentiellement à des clients dont la maison-mère est française"

Whoz affiche une cinquantaine de clients. Parmi ses principales références figurent les ESN Devoteam, Econocom, Keyrus, MC2I ou Open. La société revendique un revenu annuel récurrent en hausse de 1 042% entre 2021 et 2022. "Nous sommes déployés sur 50 pays grâce essentiellement à des clients dont la maison-mère est française", commente Philippe Couturier.

Fort de son nouvel apport de fonds, la société entend renforcer sa présence dans l'Hexagone. "N'oublions pas que la France est un pays phare dans les sociétés services (avec des ESN internationales comme Atos ou Capgemini, ndlr)". L'entreprise parisienne compte également s'étendre à des pays européens limitrophes, parmi lesquels l'Angleterre, l'Allemagne ou l'Espagne. Mais aussi se développer aux Etats-Unis et en Inde. L'ouverture de bureaux est d'ores et déjà prévue sur certaines de ces géographies.

Un positionnement au-delà des services

Aux côtés des services, regroupant ESN, cabinets de conseil et bureaux d'études et d'ingénierie, Whoz entend par ailleurs étendre son positionnement à la banque-assurance, aux télécoms, à l'industrie et aux utilities. "Ces secteurs ont également besoin d'optimiser leur staffing pour maximiser le delivery de leur portefeuille de projets, c'est-à-dire prendre en compte les aspirations des collaborateurs pour développer l'employabilité et in fine la productivité", argue Philippe Couturier. Déjà des industriels comme Engie ou Thales figurent parmi les clients de Whoz.

En termes de feuille de route produit, l'entreprise prévoit de renforcer encore la dimension collaborative de son offre. "Jusqu'ici, le consultant avait assez peu son mot à dire en matière de staffing. Mais avec la guerre des talents, le vent tourne. Il doit pouvoir exprimer ses aspirations en termes de mission, et s'attend à ce que celles-ci soient prises en compte par les ressource managers", explique Philippe Couturier. Autres projets de R&D sur la table : la sortie de nouveaux connecteurs applicatifs, le développement de communautés d'expertise, mais aussi l'amélioration des scorings prédictifs de la plateforme.