Voici le pays où l'on travaille le moins en Europe et ce n'est pas la France

Voici le pays où l'on travaille le moins en Europe et ce n'est pas la France

En Europe, les Français sont réputés pour ne pas être de grands travailleurs. Toutefois, une étude récente place un autre pays en tête de ceux où l'on travaille le moins.

L'institut de conjoncture Rexecode a publié une étude permettant d'établir le classement des pays qui travaillent le moins en Europe, elle est basée sur la durée effective annuelle moyenne de travail en heures pour des salariés en temps complet sur l'année 2022.

La France, avec 1 668 heures, de travail est 2e du classement effectué sur les 27  pays de l'Union Européenne. Elle est suivie des Pays-Bas avec 1 696 heures, de la Belgique avec 1 700 heures, de l'Espagne (1733 heures) et du Portugal (1766 heures). Avec l'Allemagne, proche de la moyenne européenne et en 12e position du classement, l'écart s'établit à 122 heures, soit l'équivalent de trois semaines de travail en plus effectué de l'autre côté du Rhin. Ce décrochage de la France par rapport à ses voisins européens est habituel depuis le passage aux 35 heures. Avant cela, les Français consacraient 1 950 heures par an à leur travail. Toutefois, les congés et les arrêts maladie impactent aussi la durée de travail effectif des Français. Ils ont en moyenne 4,3 semaines de congés par an et 2,1 semaines d'arrêt maladie contre 1,6 semaine de congé en Allemagne et 1,2 semaine d'arrêt.

Par ailleurs, le pays de l'UE où l'on travaille le moins est, selon Rexecode, la Finlande, avec 1 640 heures. A l'opposé se trouve la Roumanie, avec 2 043 heures. Si la Finlande a largement débattu de la semaine de 24 heures, avec 6 heures de travail pendant 4 jours, pour le moment, la norme reste un travail quotidien de 8 heures, 5 jours par semaine. L'écart de temps de travail entre ce pays et le nôtre doit donc s'expliquer autrement. Concernant les jours fériés, le site Norden.org indique que la Finlande en compte 14, soit 3 jours de plus par rapport à la majorité des départements français. En se basant sur les 8 heures de travail quotidiennes habituelles en Finlande, cela crée déjà un écart de 24 heures de travail effectif annuel avec la France.

L'absentéisme au travail est peut-être une piste à suivre pour expliquer les 4 heures d'écart restantes. De ce point de vue, on sait que le système d'indemnisation des arrêts maladie finlandais est avantageux : la grande majorité des salariés du pays perçoivent l'intégralité de leur salaire durant les deux premiers mois d'arrêt. Par ailleurs, un rapport sur les absences au travail d'Eurostat indique un absentéisme très similaire à la France au premier trimestre 2019, avec 13,1 jours par an, contre 13,7 jours dans l'Hexagone. Devant eux, se situent la Suède (15,5 jours) et la Norvège (15,6 jours).  

Néanmoins, quand on parle de durée de travail effectif, il faut remettre en perspective le fait que l'on compare le temps de travail de salariés à temps plein. Comparer l'ensemble des salariés est plus à l'avantage de la France qui a très peu recours au temps partiel. Rexecode précise qu'en appliquant cette méthode, la France reste un pays avec une durée annuelle de travail effective basse par rapport aux autres pays de l'UE, mais supérieure à l'Allemagne et à plusieurs pays d'Europe du Nord. Elle quitte alors la 2e place du classement et s'installe à la 8e

Un dernier point à retenir : les indépendants français (3,4 millions en 2022 selon Statista) sont à l'inverse de cette tendance puisqu'ils se distinguent par une durée de travail élevée comparée à celle de leurs voisins européens. Ils se classent ainsi 6e parmi les plus travailleurs.