Si votre patron a ce gros défaut au travail, c'est peut-être un psychopathe

Si votre patron a ce gros défaut au travail, c'est peut-être un psychopathe Conditions de travail pénibles, relations professionnelles dégradées : travailler pour un psychopathe peut être difficile. Une étude s'est intéressée à leur comportement.

Votre patron est indifférent, manipulateur et méchant ? Certains collègues pensent qu’il s'agirait même d’un psychopathe ? Au travail, au cinéma mais aussi au sein de la recherche scientifique, les psychopathes fascinent. Et la littérature scientifique aide à les reconnaître.

Car non, ce n’est pas une légende urbaine. Au travail, les psychopathes existent bel et bien et ils peuvent avoir un impact destructeur pour l’entreprise. C’est en tout cas les conclusions d’une étude allemande publiée cette année dans le Journal de psychologie appliquée. Leur impact peut être destructeur pour deux raisons.

Déjà parce que la psychopathie est plus fréquente dans les postes de direction, ce qui augmente les risques pour l'entreprise. Selon l'étude, 4 à 8% des managers présentent des traits psychopathiques, contre seulement 1% de la population générale en Europe. Des chiffres préoccupants, car les chercheurs soulignent que “le statut social élevé des managers leur donne davantage de liberté pour exprimer leur personnalité, y compris des traits psychopathiques”.

L’étude montre également que ces psychopathes s’engagent beaucoup dans des comportements contreproductifs : négligence intentionnelle, micromanagement abusif ou attribution du travail d'autrui.

Les chercheurs distinguent deux formes de comportements contreproductifs : ceux qui visent l’entreprise, comme saboter une mission, perdre son temps sur Internet ou exploiter des zones grises et des lacunes ; et ceux qui visent les collaborateurs, comme l’intimidation ou la manipulation.

Pris isolément, ces comportements ne suffisent pas à qualifier un patron de psychopathe. C’est leur répétition qui devient révélatrice. Mais l’étude met en avant un signe particulièrement parlant : la tendance à beaucoup mentir. Plus largement, tromperie, manipulation et sentiment de supériorité constituent un volet central de la psychopathie, défini comme la tromperie interpersonnelle.

Cette étude est une méta-analyse, elle se base sur plus de 160 études pour fournir ses conclusions et obtenir une compréhension globale et corrigée des liens entre psychopathie et comportements au travail.

L'étude visait à vérifier si les conclusions antérieures, qui suggèrent des effets faibles de la psychopathie sur la performance au travail, tenaient toujours face aux nouvelles mesures et définitions. Et au vu des comportements contreproductifs, notamment, les chercheurs indiquent que “la psychopathie réduit considérablement la performance des tâches, contrairement aux résultats méta-analytiques antérieurs”.