Ils ont trouvé comment toucher 7 000 euros par mois au chômage et c'est parfaitement légal
Alors que l'allocation chômage moyenne en France est d'environ 1 200 euros, certains demandeurs d'emploi peuvent percevoir jusqu'à 7 000 euros mensuels.
En France, perdre son emploi s'accompagne généralement d'une baisse significative de revenus. Le système d'assurance chômage, conçu pour amortir ce choc financier, prévoit une indemnisation proportionnelle au salaire antérieur. Mais cette règle connaît des variations importantes selon les situations, créant parfois des écarts surprenants entre les allocataires.
En France, le montant moyen des allocations chômage s'établit autour de 1 265 euros par mois. Pour y avoir droit, il y a plusieurs conditions à remplir parmi lesquelles le fait d'avoir travaillé au minimum six mois sur les 24 derniers mois pour les moins de 53 ans (et sur 36 mois pour les 53 ans et plus). France Travail nous confirme que le système prévoit un plafond maximum de 8 946 euros brut mensuels, soit plus de 6 900 euros net mais dans la pratique, mais rares sont ceux qui s'en approchent.
Pourtant, une catégorie particulière de demandeurs d'emploi perçoit des allocations nettement supérieures à la moyenne. Ces allocataires, qui arrivent parfois à toucher près de 7 000 euros net par mois sont les travailleurs frontaliers, et particulièrement ceux ayant exercé en Suisse. Ces personnes bénéficient d'une indemnisation calculée sur leurs anciens salaires, nettement plus élevés qu'en France.
Tous ne touchent pas cette somme, mais le montant des allocations chômage des anciens travailleurs frontaliers suisses reste souvent beaucoup plus élevé que celui des non frontaliers. En moyenne, ils perçoivent 2 670 euros d'allocation mensuelle, soit plus du double de la moyenne nationale.
Cette situation s'explique par un mécanisme particulier : bien que ces travailleurs cotisent dans le pays où ils travaillent, ils sont indemnisés par la France sur la base de leurs derniers salaires. Et ce système coûte cher à l'Unédic : en 2023, le surcoût atteint 803 millions d'euros, les remboursements des pays frontaliers ne couvrant qu'une faible partie des dépenses.
Le phénomène prend de l'ampleur : le nombre de travailleurs frontaliers a augmenté de 26% entre 2011 et 2020, atteignant 445 000 personnes. La Suisse en attire près de la moitié, suivie du Luxembourg (22%), l'Allemagne (11%) et la Belgique (10%).
Le gouvernement, en collaboration avec le patronat, envisage de revoir les règles d'indemnisation chômage pour les travailleurs frontaliers. Une réforme pourrait donc entrer en vigueur en 2025 pour contribuer à atteindre les 400 millions d'euros d'économies visés par la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, sur les dépenses annuelles d'indemnisation chômage.
Par ailleurs, il faut noter que les chômeurs de moins de 57 ans qui reçoivent une allocation très élevée voient dorénavant leur indemnisation diminuée à partir du 7e mois d'indemnisation. Toute allocation de retour à l'emploi (ARE) supérieure à 4 915,33 euros brut par mois, est en effet réduite de 30% après 6 mois.