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Photos et argent perdus... Voici comment sauver un héritage numérique

À l'ère du numérique, nos vies en ligne laissent des traces importantes. Anticiper la gestion de notre héritage numérique est crucial pour préserver nos souvenirs et protéger nos proches.

Imaginez un instant que votre compte Facebook continue d'exister après votre décès, envoyant des rappels d'anniversaire à vos proches ou affichant des souvenirs douloureux. Ou encore, pensez à toutes ces photos de famille stockées sur votre compte Google, inaccessibles à vos héritiers faute d'avoir prévu le nécessaire. De précieux souvenirs perdus et parfois des gains financiers.

La question de l'héritage numérique soulève de nombreuses interrogations. Que deviennent nos profils sur les réseaux sociaux après notre mort ? Nos proches peuvent-ils accéder à nos comptes en ligne ? Comment s'assurer que nos données personnelles seront traitées selon nos souhaits ?

Pour comprendre les enjeux de la mort numérique, il est essentiel de se pencher sur le cadre légal qui l'entoure. En France, la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (Cnil) s'est penchée sur cette question cruciale. Selon l'article 85 de la loi Informatique et Libertés, les héritiers d'une personne décédée ont le droit de demander l'actualisation des données du défunt. Cela signifie qu'ils peuvent, par exemple, faire modifier le statut d'un compte sur un réseau social pour indiquer le décès de la personne. Sauf directives contraires du défunt, ils peuvent également faire supprimer un compte.

Cependant, accéder aux comptes en ligne d'un parent décédé n'est pas toujours simple. Face à ces défis, les géants du web ont commencé à mettre en place des solutions. Facebook, par exemple, propose la transformation du compte d'une personne décédée en "Mémorial". Cette option permet à la famille et aux amis de se recueillir et d'échanger, offrant une forme d'éternité numérique au défunt. Google, de son côté, a développé un "Gestionnaire de compte inactif" qui permet de définir ce qu'il adviendra de vos données en cas d'inactivité prolongée.

Mais que faire concrètement pour éviter de perdre son héritage numérique ? La première étape consiste à faire un inventaire de votre vie en ligne. Listez tous vos comptes importants : réseaux sociaux, services de messagerie, stockage en cloud, comptes bancaires en ligne, etc. Ensuite, pour chacun de ces services, renseignez-vous sur les options disponibles en cas de décès.

Pour Facebook par exemple, vous pouvez désigner un contact légataire qui aura la charge de gérer votre compte après votre mort. Chez Google, le gestionnaire de compte inactif vous permet de choisir jusqu'à 10 personnes qui seront notifiées et pourront accéder à vos données si votre compte reste inactif pendant une période que vous aurez définie.

Il est également crucial de communiquer vos souhaits à vos proches. Vous pouvez, par exemple, rédiger un "testament numérique", qu'il est possible de faire enregistrer par un notaire, dans lequel vous expliquez ce que vous souhaitez qu'il advienne de vos différents comptes. N'oubliez pas d'inclure les informations nécessaires pour y accéder, comme les identifiants et mots de passe.