Attention, votre employeur a le droit de lire vos messages privés - voici comment l'en empêcher
Les messages de la messagerie professionnelle n'ont rien de confidentiel pour l'employeur. Cette surveillance, encadrée juridiquement, peut avoir des conséquences.
"C'était n'importe quoi cette réunion ! Le boss est complètement à côté de la plaque..." Stop ! Avant d'envoyer ce message à votre collègue via le chat du boulot, vous devriez peut-être y réfléchir à deux fois. Car ces quelques mots, apparemment anodins, pourraient bien se retourner contre vous.
Le constat est clair : chaque message envoyé via une messagerie professionnelle peut être lu par l'employeur. Ce n'est pas de la paranoïa, c'est la loi. Tout échange numérique professionnel est considéré comme la propriété de l'entreprise, au même titre que les documents produits pendant les heures de travail.
L'entreprise doit informer ses salariés de cette possibilité de contrôle, généralement via le règlement intérieur ou la charte informatique. Une formalité souvent négligée par les employés...

Concrètement, une personne habilitée par l'entreprise peut accéder aux messages professionnels des salariés, même en leur absence. Aucun accord préalable n'est nécessaire. Toutefois, la surveillance ne peut pas être systématique : l'employeur doit justifier d'un motif légitime pour consulter les échanges : un comportement inapproprié, un changement d'attitude...
Les conséquences peuvent être plus sérieuses qu'on ne l'imagine. Par exemple, des critiques régulières envers un manager ou l'entreprise sur la messagerie professionnelle peuvent avoir des répercussions importantes. Au mieux, un avertissement. Au pire, un licenciement pour faute, particulièrement si les propos sont injurieux ou si les critiques sont répétées.
Méfiez-vous, les messages peuvent ressurgir longtemps après leur envoi. L'entreprise conserve généralement ces échanges pendant plusieurs mois, même après le départ d'un salarié. En cas de contentieux aux prud'hommes, ces anciens messages pourraient être utilisés comme preuves.
Il existe heureusement quelques garde-fous. Les messages explicitement marqués comme "personnels" ou "privés" sont protégés. L'employeur ne peut y accéder, sauf cas exceptionnels comme une enquête judiciaire ou une décision de justice. Même protection pour les messages classés dans un dossier identifié comme "personnel".
Pour se protéger efficacement, la première règle est d'éviter les critiques, même apparemment anodines, sur la messagerie professionnelle. Pour les communications personnelles, mieux vaut privilégier les messageries privées type WhatsApp ou, plus sûr encore, la conversation en face à face. Après tout, les mots s'envolent, les écrits restent...
Dans le monde professionnel numérique, tout laisse des traces. Un message envoyé sous le coup de l'émotion peut avoir des répercussions durables sur une carrière. La question à se poser avant tout envoi : ce message pourrait-il poser problème s'il était lu par la direction ?