Ce trait de caractère vous rendra malheureux, mais vous serez apprécié au travail
C'est un trait de caractère qui fera de vous une perle rare au travail. Si vous avez l'habitude de relire vos mails encore et encore, de vous prendre la tête sur le moindre détail et avez du mal à déléguer parce que ça ne sera "jamais assez bien fait" attention, vous êtes perfectionniste.
Contrairement à la personne consciencieuse qui sait doser ses efforts et établir ses priorités, le perfectionniste s'impose des standards d'excellence extrêmement difficiles à atteindre, voire impossibles. Pour lui, les détails comptent autant que l'ensemble et il demeure inflexible dans sa façon de faire.
Dans une tribune au journal Les Echos, Charles Henri Colonna fondateur d'Albus Conseil, un cabinet spécialisé dans le management expliquait qu'au travail le perfectionniste était très bien vu. Persévérance, opiniâtreté, il aurait le souci du détail. "On se dit même qu'avoir quelques perfectionnistes dans l'équipe, c'est l'assurance d'un travail bien fait, d'un certain niveau d'exigence."

Selon Charles Henri Colonna, cela ne vient pas de nulle part. "Il est vrai que les perfectionnistes sont de gros travailleurs". Mais voilà, à cette persévérance, il y a un prix : l'insatisfaction. De plus, le perfectionniste a de la difficulté à travailler en équipe et à déléguer. Il doute constamment de lui-même et n'accepte pas ses limites et ses imperfections.
Ce trait de caractère se développerait sous l'influence de trois facteurs : génétique, familial et culturel. De nombreuses recherches montrent que le perfectionnisme est en partie héréditaire. L'environnement familial joue également un rôle majeur : beaucoup de perfectionnistes auraient grandi avec des parents aux exigences très élevées. Notre société valorisant fortement l'excellence, notamment dans le milieu professionnel, contribue aussi à encourager ce comportement.
Les conséquences peuvent être lourdes. D'après une thèse de médecine soutenue en 2021 par Marion Wandji, le perfectionnisme est associé à plusieurs pathologies psychiatriques : troubles dépressifs, troubles des conduites alimentaires, trouble obsessionnel-compulsif et trouble d'anxiété sociale (TAS). Cette dernière pathologie n'est pas une simple timidité mais "une peur excessive et gênante du regard de l'autre" et "une source de souffrance intense qui entraîne une altération considérable du fonctionnement social, éducatif et professionnel", explique Marion Wandji.
Dans sa thèse, Marion Wandji précise également qu'il existe un perfectionnisme sain. "L'individu présentant une attitude et des comportements perfectionnistes sains a des standards élevés pour lui-même, mais se sent généralement libre d'être plus ou moins précis ou parfait selon la situation. Son investissement est proportionnel à l'importance de la tâche."