Êtes-vous un gagnant ou un perdant du système social français ? Faites le test !
Les actifs ressentent de plus en plus le poids de la solidarité nationale sur leurs épaules. Beaucoup expriment un certain ras-le-bol, une impression d'être les seuls à financer des dépenses qui profitent, selon eux, davantage à d'autres. Mais qu'en est-il réellement ? Comment savoir si l'on donne plus que l'on ne reçoit, ou si, au contraire, le système social français vous est favorable ?
Pour vous permettre d'y voir plus clair, nous avons conçu un widget, simple et rapide d'utilisation. L'idée ? Permettre à chacun de mesurer objectivement sa place dans la grande mécanique de redistribution nationale, en tenant compte de la composition de son foyer, du nombre d'enfants et du revenu brut mensuel. Avant d'aller plus loin, il faut rappeler que la France possède l'un des systèmes de redistribution les plus sophistiqués au monde, basé sur un principe : faire contribuer plus ceux qui gagnent plus, tout en soutenant les ménages les plus modestes via des prestations, des aides et des services publics.
Le widget propose un mini-questionnaire en ligne. On commence par indiquer le nombre d'adultes dans le foyer (personne seule ou couple). Ensuite, on précise combien d'enfants de moins de 14 ans vivent à la maison. Enfin, on renseigne le revenu total brut du foyer, par mois. En appuyant sur "Calculer", l'outil affiche un résultat personnalisé.
Être "bénéficiaire net" (ou "gagnant du système social") veut dire que l'on reçoit, globalement, plus de la collectivité (prestations, aides, valeur des services publics utilisés) que ce que l'on contribue via ses impôts et cotisations. Être "contributeur net" (ou "perdant" si l'on adopte le point de vue du ras-le-bol fiscal), c'est l'inverse : on donne plus que l'on ne reçoit. Selon l'Insee, en 2019, 57% des Français étaient bénéficiaires nets et 43% contributeurs nets. Mais attention, il ne s'agit pas uniquement des aides directes comme les allocations ou le RSA. Le calcul tient aussi compte de l'école gratuite pour les enfants, de la sécurité sociale, des infrastructures utilisées au quotidien… Ce que les spécialistes appellent la "redistribution élargie".
D'un point de vue technique, le widget repose sur l'analyse n°88 de l'Insee portant sur des données de 2019. Selon cette méthodologie, le seuil de bascule national est de 32 500 € de revenu brut annuel par unité de consommation (UC). Par exemple, un adulte seul compte pour 1 UC, un deuxième adulte (ou adolescent de 14 ans ou plus) pour 0,5 UC, et chaque enfant de moins de 14 ans pour 0,3 UC. Un couple avec deux enfants totalise donc 2,1 UC. Le seuil de "bascule" est alors de 68 250 € par an, soit environ 5 700 € bruts par mois. Si ce foyer gagne plus, il contribue davantage au système qu'il n'en bénéficie ; en dessous, il reçoit plus qu'il ne donne.
Les résultats sont une simulation basée sur des moyennes nationales, à partir de données de 2019. Cela signifie que la réalité individuelle peut différer : on ne tient pas compte ici du lieu de résidence, ni de l'évolution des prix, ni de l'usage précis des services publics par chaque famille.