Vous gagnerez plus d'argent si vous partez vivre dans cette ville (et ce n'est pas Paris)
Paris et sa région ont longtemps été considérés comme l'eldorado des salaires en France. Cette perception, bien qu'en partie fondée, mérite d'être nuancée. Une récente étude du Figaro, basée sur les données de l'Insee, révèle une réalité plus complexe et encourageante pour certaines villes de province.
La méthodologie de cette étude s'appuie sur l'analyse de 287 zones d'emploi en France métropolitaine, prenant en compte le salaire horaire net moyen des différentes catégories socioprofessionnelles. Les résultats montrent que si l'Ile-de-France domine effectivement le classement, avec notamment la zone Seine-Yvelinoise en tête avec un salaire net horaire de 36,06 euros, d'autres territoires tirent remarquablement leur épingle du jeu.
Sans surprise, les premières places du classement sont occupées par des villes d'Ile-de-France ou des zones bien desservies par les transports en commun pour se rendre à la capitale. Creil, dans l'Oise, qui bénéficie d'une connexion directe à Paris via le RER, se hisse ainsi à la 6e place du classement avec un salaire horaire net moyen de 30,39 euros.

Mais l'élément le plus intéressant de cette étude réside dans la présence de nombreuses villes éloignées de Paris parmi les zones les mieux rémunérées. Elles apparaissent dès la 7e place du classement avec Cannes qui se distingue en affichant un salaire net horaire moyen de 29,73 euros (+17,9% par rapport à la médiane nationale). Cette ville de la Côte d'Azur est suivie de près par Aix-en-Provence avec 29,34 euros (+16,3%). En Picardie, Compiègne se distingue avec 28,66 euros (+13,7%), tandis qu'un peu plus au nord, Honfleur Pont-Audemer atteint 28,63 euros (+13,5%). Saint-Malo n'est pas en reste avec 28,60 euros (+13,4%), tout comme Lyon et ses 28,28 euros (+12,1%). Annecy présente un salaire moyen de 28,16 euros (+11,7%), Le Havre 28,13 euros (+11,5%), Granville 27,72 euros (+9,9%) et Pau 27,71 euros (+9,9%).
Ces villes ne doivent pas leur performance salariale à leur proximité avec Paris - à l'exception peut-être de Compiègne, accessible en 50 minutes en TER. Elles le doivent à leur dynamisme économique propre. Prenons l'exemple de Cannes qui jouit d'un écosystème économique diversifié, porté par l'industrie culturelle, l'événementiel, mais aussi l'aérospatial avec la présence de Thales Alenia Space. La proximité avec la technopole de Sophia-Antipolis et ses 2 500 entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies contribue également à tirer les salaires vers le haut.
L'attrait de ces villes est d'autant plus fort que le coût de la vie y est généralement plus abordable qu'en région parisienne. Comme le souligne l'Insee, les nuisances liées à la concentration de l'activité en Île-de-France (pollution, congestion des transports) et les prix élevés du foncier peuvent inciter entreprises et salariés à privilégier des espaces moins denses, où le pouvoir d'achat réel s'avère finalement plus intéressant.