Placements 2023 : l'investissement plaisir comme outil de diversification des actifs

Tout comme les années précédentes, 2023 démarre sur un contexte de crise économique, empli d'incertitudes : hausse des taux immobiliers, inflation, instabilité des marchés financiers… Les risques économiques perdurent et compliquent la prise de décision des épargnants, toujours en quête de sécurité et de rentabilité pour le placement de leurs actifs.

L’expérience des marchés financiers de ces dernières années participe à questionner la vision de l’investissement systématique dans la pierre, sûr et transmissible. 

Aujourd’hui, il est urgent pour les épargnants de diversifier leur portefeuille vers des modèles d’investissement alternatifs, tout aussi réglementés et valorisés, aux profits moyen-termistes et tout aussi transmissibles. Avec un chiffre annuel estimé à 5 milliards de dollars rien que pour sa partie haut-de-gamme, le vin est une option sur laquelle se pencher. Selon le dernier indice du Live-ex, les grands crus ont enregistré une progression de plus de 28% sur les cinq dernières années, en faisant un investissement très rentable. Ce choix de placement se révèle être peu volatile, peu affecté par les crises, et donc le choix parfait pour des placements alternatifs ou combinés. 

L’investissement dans la pierre se fissure 

Après l’envolée des taux en 2022, dans un contexte d’élections présidentielles et de guerre en Ukraine, le début de l’année 2023 est marqué par la revue à la hausse du taux d’usure, qui sera révisé mensuellement pendant les 6 prochains mois. Cette mise à jour quasiment en temps réel permettra aux banques d’être plus souples dans la délivrance des crédits, mais attention à ce qu’elle n’encourage pas l’envolée des taux.

Aussi, les experts confirment que l’investissement dans l’immobilier reste sûr, mais pas n’importe lequel : il doit se faire dans le neuf.

En effet, avec la mise en application de la loi Climat au 1er Janvier 2023, les logements considérés comme des passoires thermiques sont désormais interdits à la location, imposant des travaux de mise aux normes pour les propriétaires, et ce dans un contexte de forte hausse des coûts des matières premières. De plus, la hausse des coûts de l’énergie encourage les investisseurs à choisir des biens immobiliers neufs, construits selon les dernières normes les rendant moins énergivores et plus respectueux de l’environnement.

Pourtant en 2022 le nombre de logements neufs construits, mis en chantier ou vendus a été très en-deçà du besoin des français en matière de nouveaux logements.

Cela pose donc la question de la pérennité de l’investissement dans la pierre : si demain l’investisseur doit dépenser 20 à 30% de plus pour l’entretien de son logement à louer, en raison des nouvelles normes et de la hausse des coûts de l’énergie et d’entretien du bien, l’investissement est-il toujours rentable ? Ne devient-il pas un poids pour la transmission ?

L’investissement plaisir comme outil de diversification de ses actifs

Pour prendre le contre-pieds des investissements neutres, aux montages financiers et aux formats complexes, de plus en plus d’investisseurs se tournent vers les placements plaisir pour diversifier leurs actifs et profiter de biens rares et dont généralement la valeur ne peut s’effondrer.

Plusieurs catégories d’investissements plaisir sont plébiscitées par les français : les pierres précieuses et bijoux de grande facture, les autos de collection, les œuvres d’art, les montres de collection et même des forêts, dont le prix de l’hectare a doublé en 25 ans. Ces investissements attirent de plus en plus de curieux, qui envisagent de placer leurs actifs autrement.

Un autre se démarque et remporte l’adhésion des passionnés comme des investisseurs : le vin. Il s’agit d’un investissement moyen-termiste, qui se révèle au moment où la raréfaction de la bouteille s’installe. Selon l’indice Bordeaux Legends 40, les prix des 40 vins d’exception suivis ont bondi en moyenne de 8,5% par an depuis 2004.

En effet, quelles que soient les crises économiques, sociales ou même sanitaires traversées, le secteur viticole se transforme et se renforce, se positionnant comme un véritable placement refuge. Pour preuve, la progression de l’indice suivant les 150 meilleurs vins de Bourgogne a été en moyenne de 12,3% par an entre 2004 et 2021, contre un rendement annuel moyen de 11,1% pour l’or.

Bien que la réussite d’un investissement dans le vin soit soumise à des conditions de conservation strictes et optimales, ce choix ne se destine plus uniquement aux passionnés équipés de caves personnelles, à l’heure où des modèles d’entreprise proposent de fournir ce service, et bien d’autres encore.

À un moment où les investissements doivent être mûrement réfléchis pour limiter la prise de risque, et où certains placements comme le livret A, avec son taux à 3%, sont sûrs et sans procédures, qu’est-ce qui tient aujourd’hui la place de "bon investissement" ?

Peut-être qu’il s’agit désormais d’un placement plaisir, dont la transmission porte la passion que l’investisseur a mis dans le choix de sa collection ou de sa cave. À l’inverse d’une place de parking ou d’un garage, qui certes relève du bien sûr et sans entretien, l’investissement plaisir porte en lui une valeur qui ne se mesure pas qu’à sa performance financière.