Sud Ouest lance sa place de marché pour aider les commerces face au Covid-19

Sud Ouest lance sa place de marché pour aider les commerces face au Covid-19 La plateforme permet aux commerçants de proximité de vendre des produits à emporter, à livrer ou à consommer une fois la période de confinement terminée.

Alors que les commerces de proximité subissent le contrecoup des mesures de confinement, le groupe Sud Ouest veut les aider à relancer leur activité commerciale. Le groupe média a lancé le 30 mars une place de marché en ligne baptisée "Courses contre la montre", qui permet aux artisans, commerces de bouche et producteurs du territoire de mettre en vente un leurs produits. Il s'agit pour ceux qui ont dû fermer boutique de proposer des bons d'achat à activer une fois la période de confinement terminée et pour ceux qui le peuvent de relancer leur activité en proposant un produit à la livraison ou à emporter.

C'est aussi pour le groupe de PQR un moyen de cultiver la relation de proximité qui le lie à ses lecteurs, les particuliers comme les professionnels, dans cette situation sans précédent. "La vocation d'un groupe média local comme le nôtre n'est pas uniquement de raconter ce qui se passe sur le territoire mais aussi d'y jouer les intermédiaires", estime son chief digital officer, Guillaume Vasse. Le groupe de PQR ne réclame d'ailleurs aucune contrepartie financière, seuls les frais incompressibles du prestataire de paiement sont facturés.

Déjà 500 entreprises inscrites

Près de 500 entreprises ont rejoint la plateforme avec un profil validé par les équipes de Sud Ouest. Le groupe média a pu compter sur le soutien des acteurs institutionnels de la région pour faire connaître sa démarche. "Les chambres de commerce, les associations de commerçants et les associations interprofessionnelles nous aident à communiquer auprès des entreprises du territoire", détaille Guillaume Vasse. Le groupe a également mis ses supports de communication à contribution : le journal papier de ses titres (Sud Ouest, mais aussi La Charente Libre et La République des Pyrénées), de même que leurs sites Internet et leurs comptes sur les réseaux sociaux.

Démarche solidaire oblige, il n'est pas question pour Sud Ouest de se poser la question de la rentabilité. "C'est, au vu de la situation actuelle, indispensable pour le tissu économique de notre territoire", selon Guillaume Vasse. Le CDO relativise toutefois les coûts engendrés par une telle opération. "Il s'agit surtout de mobiliser des ressources humaines pour assurer le bon fonctionnement de la plateforme et le recrutement des commerçants", confie-t-il.

Coronavirus ou non, la démarche du groupe Sud Ouest rappelle que les groupes médias ont, avec la bascule des usages vers le digital, l'opportunité de se diversifier. Un pivot qui est d'autant plus nécessaire que les revenus du papier s'effondrent et que le Web reste compliqué à monétiser avec de la publicité. Il est toutefois trop tôt pour réfléchir à l'avenir de cette place de marché, estime Guillaume Vasse. "Nous avons lancé l'opération sans arrière-pensée, dans l'optique d'aider notre communauté." Mais il n'est pas impossible, une fois la période de confinement levée, qu'un tel service puisse être pérennisé. "Ça peut effectivement nous donner des idées", convient Guillaume Vasse. Une telle place de marché aurait toute légitimité dans un territoire où les Uber Eats, Deliveroo et autres services de livraison sont absents, à l'exception d'une grande ville comme Bordeaux.