Information produit en vidéo : faites les bons choix

Information produit en vidéo : faites les bons choix Les consommateurs sont devenus friands de vidéo pour préparer leurs achats. Comment s'y prendre pour les convaincre ? Nos conseils.

La crise du Covid-19 a ancré la vidéo dans les mœurs. D'après l'étude publiée par le spécialiste des solutions digitales pour la relation client Enghouse Interactive, si 60% des Français utilisaient la vidéo à titre personnel et/ou professionnel avant la pandémie, ils étaient 75% à se servir d'outils de conversation vidéo au mois de juin. Des outils qui trouvent aussi leur public dans le cadre de l'information produit. Selon la plateforme de vidéos consommateurs Teester, 64% des internautes sont plus susceptibles de réaliser un achat après avoir visionné une vidéo. Preuve que les marques et les retailers, encore frileux sur le sujet, ont tout à gagner à relever le défi de l'information produit en vidéo. "L'expérience est de plus en plus attendue par les consommateurs et devient un sujet pour les marchands compte tenu du contexte", soutient Arnaud Dufournet, chief marketing officer chez Enghouse Interactive. Augmenter le taux de conversion, favoriser l'inspiration, activer un relai de croissance par l'acquisition, telles sont les promesses de l'information produit en vidéo pour l'e-commerce. Des objectifs loin d'être inatteignables si les choix sont judicieux. Et voici comment faire.

Choix du discours : que  mettre en avant ?

En e-commerce, le recours à la vidéo est pertinent pour les produits permanents, intemporels, et ceux plus techniques pour lesquels le zoom notamment sera utile. C'est le cas pour une enceinte connectée par exemple, où le consommateur aura besoin de visualiser avec précision les différentes entrées de câbles. "Au final, le but est de rassurer le client en lui donnant la possibilité d'approfondir l'information en vidéo davantage qu'au moyen d'une simple photo", complète Blaise Kremer, directeur associé et fondateur de Novastream, qui assiste les entreprises dans l'optimisation de leur stratégie vidéo depuis dix ans. Le site marchand Grain de Malice accompagné par Novastream, a déployé des vidéos pour la présentation de ses jeans. A terme, le binôme envisage d'intégrer une vidéo pour chaque taille. Le but ? Faciliter la comparaison d'une mensuration à une autre pour la cliente qui se trouve derrière son écran. De son côté, la marque de vêtements pour hommes Asphalte créée en 2016 valorise ses produits à travers des vidéos disponibles sur Youtube, filmées au plus près de la nature. Détails de fabrication, précision sur le confort du produit, informations sur les délais de livraison, les vidéos pensées par la DNVB apportent des éléments susceptibles de provoquer l'acte d'achat. "Nos vidéos convertissent bien, mais nous ne nous reposons pas uniquement sur la vidéo, également sur des photos et beaucoup de texte dans nos fiches produit. A l'arrivée, cet ensemble d'infos sur le produit nous permet d'atteindre un taux de conversion entre 5 et 10% en fonction de nos campagnes", précise Rodolphe Gardies, CMO d'Asphalte. 

Choix du format : vidéo de présentation basique ou live streaming ?

Feedback client, démonstration, tutoriel ou vidéo inspirationnelle, l'information produit vidéo revêt plusieurs formes. Des typologies de vidéos qui visent toutes à aiguiller le consommateur dans son parcours d'achat. "Nous lançons aussi des vidéos dans lesquels les collaborateurs communiquent eux-mêmes sur le produit, son origine...La tendance s'accélère depuis le mois de mars, note Julien Chevalier, fondateur de Teester. Le fait d'impliquer les services de la marque authentifie le discours et permet de raconter des histoires différentes." 

Autre tendance de l'information produit vidéo : la vidéo en direct ou live streaming, véritable phénomène en Asie. En France, ce procédé est un moyen de produire du contenu vidéo à bas coût. "C'est difficile de savoir s'il s'agit d'un épiphénomène contextuel ou non mais nous sommes de plus en plus sollicités en ce sens. Certaines marques considèrent que la vidéo en direct pour présenter un produit fédère une communauté de clients", explique Gaël Morin, community manager et rédacteur chez EO Production, un producteur de contenus vidéos. La vidéo en direct crée des rendez-vous avec les clients et génère donc une attente de leur part. Partenariat, présence d'influenceur, le contenu de la vidéo en direct vise à délivrer des éléments factuels sur le produit mais aussi à lancer des promotions ponctuelles. Caast.tv propose une solution complète de live commerce qui s'intègre au site marchand. 

Production : quel investissement ?

Le coût d'une vidéo dédiée à l'information produit varie entre 500 euros en moyenne sans personne physique présentant le produit, à 2 000 euros en moyenne si une personne physique apparaît sur la vidéo pour présenter le produit, d'après Teester. Ce prix peut être inférieur à 100 euros si le marchand utilise une technologie de post-production automatisée (toujours selon Teester, qui propose cet outil avec logo, animation, photos libres de droit) où le collaborateur/consommateur figure sur la vidéo. "C'est le temps passé par le créateur/acteur de la vidéo ainsi que l'étape de la post-production qui coûte cher à la production d'une vidéo", indique Julien Chevalier. Le fondateur de Teester souligne que les marques et retailers n'hésitent plus à investir des dizaines et centaines de milliers d'euros de budget sur la vidéo d'information produits, production et hébergement compris.

Player vidéo : plateforme maison ou Youtube ?

Chez Novastream, le service vise à équiper le client d'une plateforme vidéo interne pour plus de sécurité et de flexibilité. Mais pourquoi investir dans une plateforme alors que Youtube existe ? Le site mondial d'hébergement de vidéos reste incontournable pour gagner en visibilité mais connaît certaines limites sur le long terme. "Si on souhaite bénéficier de données comme le fait de savoir si l'internaute joue la vidéo avant de passer au panier ou si l'on souhaite industrialiser l'intégration de la vidéo au sein de l'information produit sans avoir à gérer des problèmes de droits musicaux ou d'images, Youtube ne suffira pas", tranche Blaise Kremer. D'après lui, comme tout média social, Youtube doit rester la destination mais pas la source. Si la vidéo dispose de toutes les qualités pour séduire les consommateurs, les marchands doivent être conscients de la technologie mobilisée. Celle-ci doit être suffisamment aboutie pour s'intégrer à tous les écrans et offrir une belle qualité d'image.